Dr. Kathy Neuzil

Dr. Kathy Neuzil
Chef de Programme Mondial pour l’Accès aux Vaccins, PATH

Mercredi
15 janvier
2014

Dr Kathy Neuzil, chef de Programme Mondial pour l’Accès aux Vaccins, PATH, est cette semaine au Mali alors que le pays introduit le vaccin contre le rotavirus, la principale cause de diarrhée grave et mortelle chez les jeunes enfants dans le monde. Son récit suit.  

UNICEF Mali/2014/Cao

Crédit : UNICEF Mali/2014/Cao.

En assistant hier au lancement historique des vaccins antirotavirus à Bamako au Mali, je me suis souvenue d’une période angoissante de ma vie, qui remonte à plus d'une décennie. J’étais assise entre deux petits lits, dans une chambre d'hôpital à Seattle, Washington, aux États Unis, où ma fille d’un an et mon fils de 6 ans recevaient tous deux par intraveineuse des fluides de réhydratation en raison de diarrhées graves. En tant que médecin, je savais que ces intraveineuses sont une intervention simple qui sauve des vies. Mais en tant que mère, j’étais inquiète.

Heureusement, mes enfants sont rentrés à la maison avec moi le lendemain, complètement rétablis. J’étais reconnaissante que l'hôpital ne soit qu’à 15 minutes de voiture de ma maison, et que des soins médicaux de pointe soient facilement disponibles.

Si j'avais été une mère au Mali, je n’aurai probablement pas été aussi chanceuse ; un de mes enfants ou les deux auraient facilement pu mourir de diarrhée. Le Mali est l’un des pays les plus pauvres au monde. Les mères, pères, et tout autre personne en charge des enfants doivent souvent parcourir de longues distances, sur des terrains difficiles, pour accéder à des établissements de santé. Selon l'endroit, une thérapie par intraveineuse peut ne pas être disponible pour leurs enfants. Le manque d'accès aux soins est l’une des raisons qui fait que plus de 90 pourcent des décès liés à des diarrhées se produit chez les jeunes enfants dans les pays à faibles ressources.

Protéger contre la diarrhée mortelle

Le rotavirus est la principale cause de diarrhée grave et mortelle chez les jeunes enfants dans le monde. Au Mali, il tue plus de 7 200 enfants chaque année et en provoque l’hospitalisation de beaucoup plus. La vaccination contre le rotavirus est la meilleure façon de protéger les nourrissons contre les maladies à rotavirus et d’en réduire le fardeau dans le cadre d'une approche globale pour prévenir et contrôler les maladies diarrhéiques. Dans les nombreux pays qui ont introduit les vaccins antirotavirus, des études scientifiques ont montré des réductions rapides et significatives des hospitalisations et des décès dus à la diarrhée, comme le montrent ces tableaux sur notre site disponibles sur la page du Programme Mondial pour l’Accès aux Vaccins.  

Si cette visite n'est pas la première que j’effectue au Mali, elle est certainement la plus gratifiante. La cérémonie mémorable d’hier est l'aboutissement de plus de sept années de travail acharné réalisé par une équipe malienne dévouée, mes collègues de PATH, et de nombreux autres partenaires qui ont ouvert la voie à la distribution de ces vaccins salvateurs au Mali et dans d'autres pays à faibles ressources.

Élargir l'accès à une intervention salvatrice

UNICEF Mali/2014/Cao

Crédit : UNICEF Mali/2014/Cao.

En 2005, j'ai rejoint le Programme de PATH sur le Vaccin contre le Rotavirus, un partenariat avec l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Centers for Disease Control and Prevention (CDC), financé par GAVI Alliance. Nous avons travaillé avec les fabricants de vaccins contre le rotavirus et des partenaires basés dans les pays pour concevoir et exécuter des essais cliniques de vaccins antirotavirus en Afrique et en Asie, y compris ici au Mali. Les preuves solides fournies par ces essais ont été essentielles à la recommandation de l'OMS de 2009 encourageant tous les pays à introduire les vaccins antirotavirus dans leurs programmes nationaux de vaccination.

Le Mali est le 20ème pays éligible au soutien de GAVI et le 53ème pays au monde à introduire les vaccins antirotavirus dans le programme national de vaccination. Bien que ce soit un motif de réjouissance, beaucoup de travail reste encore à faire car de nombreux enfants n'ont toujours pas accès aux bénéfices des vaccins antirotavirus. Alors que 14 pays – dont 13 en Afrique – ont l’intention d’introduire ces vaccins avec le soutien de GAVI dans les deux prochaines années, plus de 15 autres pays éligibles doivent encore en effectuer la demande. En outre, de nombreux pays à revenu intermédiaire, où la diarrhée infantile est un problème important, n'ont pas encore introduits les vaccins antirotavirus dans leurs programmes nationaux de vaccination.

Les effets positifs et incroyables sur la santé et la réduction des coûts engendrés grâce à l'introduction de ces vaccins, font partie des succès de santé publique les plus remarquables de cette dernière décennie. La décision du Mali de procéder à l’introduction du vaccin antirotavirus, malgré la récente crise politique et sociale dévastatrice, souligne l'engagement du pays envers la protection de la santé et de la vie de ses enfants. Le leadership du Mali devrait servir d’exemple aux autres pays pour prendre des mesures dans la lutte contre le rotavirus et pour s’assurer que tous les enfants du monde ont accès à ces vaccins salvateurs.

Blog original posté sur le Blog de Path.

 

Dr. Kathy Neuzil

Dr. Kathy Neuzil
Chef de Programme Mondial pour l’Accès aux Vaccins, PATH

Mercredi
15 janvier
2014

Dr Kathy Neuzil, chef de Programme Mondial pour l’Accès aux Vaccins, PATH, est cette semaine au Mali alors que le pays introduit le vaccin contre le rotavirus, la principale cause de diarrhée grave et mortelle chez les jeunes enfants dans le monde. Son récit suit.  

UNICEF Mali/2014/Cao

Crédit : UNICEF Mali/2014/Cao.

En assistant hier au lancement historique des vaccins antirotavirus à Bamako au Mali, je me suis souvenue d’une période angoissante de ma vie, qui remonte à plus d'une décennie. J’étais assise entre deux petits lits, dans une chambre d'hôpital à Seattle, Washington, aux États Unis, où ma fille d’un an et mon fils de 6 ans recevaient tous deux par intraveineuse des fluides de réhydratation en raison de diarrhées graves. En tant que médecin, je savais que ces intraveineuses sont une intervention simple qui sauve des vies. Mais en tant que mère, j’étais inquiète.

Heureusement, mes enfants sont rentrés à la maison avec moi le lendemain, complètement rétablis. J’étais reconnaissante que l'hôpital ne soit qu’à 15 minutes de voiture de ma maison, et que des soins médicaux de pointe soient facilement disponibles.

Si j'avais été une mère au Mali, je n’aurai probablement pas été aussi chanceuse ; un de mes enfants ou les deux auraient facilement pu mourir de diarrhée. Le Mali est l’un des pays les plus pauvres au monde. Les mères, pères, et tout autre personne en charge des enfants doivent souvent parcourir de longues distances, sur des terrains difficiles, pour accéder à des établissements de santé. Selon l'endroit, une thérapie par intraveineuse peut ne pas être disponible pour leurs enfants. Le manque d'accès aux soins est l’une des raisons qui fait que plus de 90 pourcent des décès liés à des diarrhées se produit chez les jeunes enfants dans les pays à faibles ressources.

Protéger contre la diarrhée mortelle

Le rotavirus est la principale cause de diarrhée grave et mortelle chez les jeunes enfants dans le monde. Au Mali, il tue plus de 7 200 enfants chaque année et en provoque l’hospitalisation de beaucoup plus. La vaccination contre le rotavirus est la meilleure façon de protéger les nourrissons contre les maladies à rotavirus et d’en réduire le fardeau dans le cadre d'une approche globale pour prévenir et contrôler les maladies diarrhéiques. Dans les nombreux pays qui ont introduit les vaccins antirotavirus, des études scientifiques ont montré des réductions rapides et significatives des hospitalisations et des décès dus à la diarrhée, comme le montrent ces tableaux sur notre site disponibles sur la page du Programme Mondial pour l’Accès aux Vaccins.  

Si cette visite n'est pas la première que j’effectue au Mali, elle est certainement la plus gratifiante. La cérémonie mémorable d’hier est l'aboutissement de plus de sept années de travail acharné réalisé par une équipe malienne dévouée, mes collègues de PATH, et de nombreux autres partenaires qui ont ouvert la voie à la distribution de ces vaccins salvateurs au Mali et dans d'autres pays à faibles ressources.

Élargir l'accès à une intervention salvatrice

UNICEF Mali/2014/Cao

Crédit : UNICEF Mali/2014/Cao.

En 2005, j'ai rejoint le Programme de PATH sur le Vaccin contre le Rotavirus, un partenariat avec l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et le Centers for Disease Control and Prevention (CDC), financé par GAVI Alliance. Nous avons travaillé avec les fabricants de vaccins contre le rotavirus et des partenaires basés dans les pays pour concevoir et exécuter des essais cliniques de vaccins antirotavirus en Afrique et en Asie, y compris ici au Mali. Les preuves solides fournies par ces essais ont été essentielles à la recommandation de l'OMS de 2009 encourageant tous les pays à introduire les vaccins antirotavirus dans leurs programmes nationaux de vaccination.

Le Mali est le 20ème pays éligible au soutien de GAVI et le 53ème pays au monde à introduire les vaccins antirotavirus dans le programme national de vaccination. Bien que ce soit un motif de réjouissance, beaucoup de travail reste encore à faire car de nombreux enfants n'ont toujours pas accès aux bénéfices des vaccins antirotavirus. Alors que 14 pays – dont 13 en Afrique – ont l’intention d’introduire ces vaccins avec le soutien de GAVI dans les deux prochaines années, plus de 15 autres pays éligibles doivent encore en effectuer la demande. En outre, de nombreux pays à revenu intermédiaire, où la diarrhée infantile est un problème important, n'ont pas encore introduits les vaccins antirotavirus dans leurs programmes nationaux de vaccination.

Les effets positifs et incroyables sur la santé et la réduction des coûts engendrés grâce à l'introduction de ces vaccins, font partie des succès de santé publique les plus remarquables de cette dernière décennie. La décision du Mali de procéder à l’introduction du vaccin antirotavirus, malgré la récente crise politique et sociale dévastatrice, souligne l'engagement du pays envers la protection de la santé et de la vie de ses enfants. Le leadership du Mali devrait servir d’exemple aux autres pays pour prendre des mesures dans la lutte contre le rotavirus et pour s’assurer que tous les enfants du monde ont accès à ces vaccins salvateurs.

Blog original posté sur le Blog de Path.

 

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