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Mbanza-Ngungu, Kongo-Central, 31 octobre 2024 – La République démocratique du Congo (RDC) a franchi une étape majeure en santé publique en intégrant avec succès le vaccin antipaludique dans son programme national de vaccination de routine. Cette initiative remarquable vient d’être lancée à Mbanza-Ngungu (sud-ouest du pays) par le Ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale, avec la participation active du Gouverneur du Kongo-Central et le soutien des partenaires clés tels que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Gavi, l’Alliance du vaccin, PATH, Clinton Health Access Initiative (CHAI), PMI, Breakthrough ACTION, SANRU, et d’autres.
En juin dernier, la RDC a reçu un premier lot de 693 500 doses du vaccin antipaludique , destiné à vacciner les enfants à partir de six mois mois contre le paludisme, une maladie qui touche des millions de personnes en RDC et à travers l’Afrique.
Les données les plus récentes du système de surveillance épidémiologique du ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale et du rapport annuel 2022 du Programme national de lutte contre le paludisme (PLNP) révèlent une situation alarmante : les enfants de moins de 5 ans représentent près de 50 % des cas de paludisme et environ 70 % des décès dus à cette endémie en RDC.
« L’introduction du vaccin contre le paludisme est une initiative qui met en lumière l’importance de combiner des interventions stratégiques à fort impact pour lutter efficacement contre le paludisme », a souligné le Dr Roger Kamba, Ministre de la Santé publique, Hygiène et Prévoyance sociale. En ce moment précis, je tiens à exprimer nos sincères remerciements à tous les partenaires internationaux qui ont apporté un soutien considérable à l’introduction du vaccin contre le paludisme dans le calendrier vaccinal de notre pays, » a ajouté le Dr Kamba.
Préqualifiés par l’OMS, le vaccin contre le paludisme est un bouclier sûr et efficace contre le paludisme chez les enfants de moins de cinq ans.
« L’introduction du vaccin antipaludique comme mesure majeure de prévention, aux côtés de l’assainissement de l’environnement, de la lutte antivectorielle et de l’utilisation accrue de moustiquaires imprégnées d’insecticide pendant la nuit, représente une avancée extraordinaire pour la RDC dans la lutte contre le paludisme », a déclaré le Dr Boureima Hama Sambo, Représentant de l’OMS en RDC. En mettant en place, de manière collective, toutes ces approches combinées et efficaces, nous pouvons protéger les communautés de la RDC contre les maladies transmises par les moustiques, a-t-il ajouté.
En 2022, la RDC a enregistré 27 296 419 cas de paludisme, dont 13 300 804 chez les enfants de moins de 5 ans (48,7 %). Parmi ces cas, 1 176 648 étaient des formes graves de la maladie. Les mêmes statistiques indiquent plus de 24 880 décès dus au paludisme, dont 16 921 concernaient des enfants de moins de cinq ans (68 %).
« L’UNICEF est un partenaire clé dans le déploiement du vaccin antipaludique en RDC. Grâce à notre expertise technique, nous avons contribué à renforcer les capacités des acteurs de santé, à développer des outils de gestion adaptés et à mettre en œuvre des stratégies de communication efficaces pour promouvoir la vaccination auprès des parents. L’UNICEF s'engage à poursuivre ses efforts pour que tous les enfants congolais bénéficient de cette protection essentielle, conformément au plan national de déploiement du vaccin », a déclaré Grant Leaity, Représentant de l’UNICEF en RDC.En novembre 2023, la RDC avait également introduit la chimioprévention du paludisme pérenne (CPP) dans quatre zones de santé pilotes (Boko Kivulu, Kisantu, Kwilu Ngongo et Mbanza-Ngungu) de la province du Kongo Central pour lutter contre le paludisme chez les enfants de moins de 5 ans et empêcher des centaines de milliers d’entre eux de tomber malade. Ces efforts ont considérablement renforcé la stratégie de lutte adoptée par le pays comme un des moyens de prévention additionnels contre le paludisme.
En rejoignant les 14 autres pays africains ayant déjà adopté le vaccin antipaludique (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Ghana, Kenya, Libéria, Niger, Malawi, Mozambique, République Centrafricaine, Sierra Leone, Soudan du Sud et Tchad), la RDC démontre une volonté politique forte et répond à la demande croissante de la communauté pour des vaccins.
« Aujourd'hui, la RDC devient le 15e pays du continent africain à intégrer le vaccin antipaludique dans son programme de vaccination de routine grâce au soutien de Gavi. Compte tenu de l’impact dévastateur du paludisme, cette avancée permettra de sauver des milliers de jeunes vies et apportera un réel soulagement aux familles ainsi qu’au système de santé », a déclaré Cyril Nogier, responsable pays de Gavi pour la RDC. « Nous saluons le ministère de la Santé pour avoir donné la priorité à cet outil essentiel de santé publique, malgré d’autres urgences sanitaires, comme la lutte contre le mpox. Cela souligne l’importance d’investir dans des systèmes de santé résilients capables d’élargir la vaccination de routine tout en répondant aux crises. Gavi est fier de soutenir cette initiative et réaffirme son engagement à œuvrer pour un avenir plus sain pour tous en RDC. »
Administrés en quatre doses dès l’âge de six mois dans les zones de transmission intense, ces vaccins préviennent plus de la moitié des cas de paludisme durant la première année suivant la vaccination. Pour les enfants à haut risque de maladie et de décès, une quatrième dose prolonge cette protection vitale.
Meg Sharafudeen, Gavi
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