Ce qu’il faut savoir sur la rougeole en sept points clés
Alors que les foyers de rougeole se multiplient, il est plus important que jamais de connaître les dangers et les symptômes de cette maladie.
- 24 juillet 2025
- 5 min de lecture
- par Linda Geddes

1. La rougeole est l’un des virus les plus contagieux au monde
La rougeole se transmet par l’air lorsqu’une personne infectée tousse ou éternue. Elle est extrêmement contagieuse : sans vaccination, une personne malade peut en contaminer entre 12 et 18 autres.
C’est environ 12 fois plus que la grippe, six fois plus qu’Ebola, et deux fois plus que la COVID-19 ou la varicelle.
Parce que le virus reste en suspension dans l’air, il suffit d’être passé dans la même pièce qu’une personne infectée — même jusqu’à deux heures après son départ — pour être exposé·e. On peut aussi attraper la rougeole en touchant une surface contaminée, puis en se touchant les yeux, le nez ou la bouche.
Une personne peut transmettre le virus dès quatre jours avant l’apparition des boutons, et jusqu’à quatre jours après.
Si vous pensez avoir été exposé·e, ou si c’est le cas de votre enfant, contactez rapidement votre médecin pour éviter de propager la maladie et recevoir les soins nécessaires.
2. It is making a comeback in many countries – including high-income ones
Before the measles vaccine was introduced in 1963, the virus infected an estimated 30 million people worldwide each year, killing around 2.6 million of them.
Thanks to vaccination, the situation today is much better. But even though the proportion of children receiving measles vaccines has increased substantially worldwide in recent decades, immunisation rates have stagnated in recent years and measles remains a significant global threat.
Worldwide, 359,590 measles cases were reported to WHO during 2024 – the second highest this decade, after 2019.
Since January 2025, Yemen, Pakistan and India have recorded the highest number of cases – but Canada ranks ninth globally, with 3,053 cases reported from December 2024 to May 2025.
WHO’s European region has also recorded its highest number of measles cases since 1997, with 127,350 cases reported during 2024 – double that number for 2023.
“Measles is back, and it’s a wake-up call,” said Dr Hans Henri P. Kluge, WHO Regional Director for Europe. “Without high vaccination rates, there is no health security.”
2. La rougeole fait son retour dans de nombreux pays — y compris les plus riches
Avant l’introduction du vaccin contre la rougeole en 1963, on estimait que le virus infectait chaque année environ 30 millions de personnes dans le monde, causant la mort de 2,6 millions d’entre elles.
Grâce à la vaccination, la situation s’est nettement améliorée. Mais même si la proportion d’enfants vaccinés a beaucoup augmenté au cours des dernières décennies, les taux de couverture vaccinale stagnent depuis quelques années, et la rougeole reste une menace importante à l’échelle mondiale.
En 2024, 359 590 cas de rougeole ont été signalés à l’OMS dans le monde — le deuxième chiffre le plus élevé depuis 2010, après celui de 2019.
Depuis janvier 2025, les pays ayant enregistré le plus de cas sont le Yémen, le Pakistan et l’Inde — mais le Canada arrive en neuvième position, avec 3 053 cas signalés entre décembre 2024 et mai 2025.
La région Europe de l’OMS a également connu en 2024 son plus grand nombre de cas depuis 1997, avec 127 350 cas recensés — soit le double de l’année précédente.
« La rougeole est de retour, et c’est un signal d’alarme », a déclaré le Dr Hans Henri P. Kluge, directeur régional de l’OMS pour l’Europe. « Sans un taux élevé de vaccination, il n’y a pas de sécurité sanitaire. »
3. Les symptômes apparaissent généralement entre 7 et 14 jours après l’exposition, selon un schéma bien reconnaissable
La rougeole commence souvent comme un gros rhume : forte fièvre, toux, nez qui coule et yeux rouges et larmoyants.
Quelques jours plus tard, un signe typique fait son apparition : de petits points blancs à l’intérieur des joues.
Puis, entre le troisième et le cinquième jour de la maladie, une éruption cutanée caractéristique se déclare. Elle commence en général à la racine des cheveux, sous forme de taches rouges plates, qui descendent progressivement sur le visage, le cou, le torse, puis les bras, les jambes, jusqu’aux mains et aux pieds.
Chez les personnes à la peau noire ou brune, l’éruption peut être plus difficile à repérer : elle peut apparaître brun foncé, violacée ou grisâtre, mais reste rugueuse et en relief.
Les taches peuvent ensuite se rejoindre pour former de larges plaques, avec des bosses en surface. C’est souvent à ce moment-là que la fièvre atteint son pic, parfois au-delà de 40 °C. L’éruption dure généralement entre cinq et six jours avant de s’estomper.
4. La rougeole est une maladie grave, avec des conséquences durables
La rougeole peut toucher tout le monde, mais elle est particulièrement dangereuse pour les jeunes enfants — surtout ceux de moins de cinq ans qui ne sont pas encore vaccinés.
À cet âge, leur système immunitaire et leurs organes sont encore en développement, ce qui les rend plus vulnérables, non seulement à l’infection elle-même, mais aussi aux complications graves qui peuvent en découler.
En 2023, plus de la moitié des enfants atteints de rougeole en Europe ont dû être hospitalisés.
Les complications possibles incluent des otites, des diarrhées ou des pneumonies — cette dernière étant particulièrement risquée chez les jeunes enfants. Dans les pays à revenu élevé, jusqu’à 6 enfants sur 100 atteints de rougeole développent une pneumonie.
Une autre complication grave est l’encéphalite (inflammation du cerveau), qui peut provoquer un coma, une surdité permanente ou un handicap intellectuel. Dans de rares cas, elle peut être mortelle.
Les décès restent rares, mais ils existent. Aux États-Unis, environ 2 enfants sur 1 000 atteints de rougeole en meurent. Dans les pays à faible revenu, ce chiffre peut grimper à 30 voire 60 décès pour 1 000 enfants.
Même une fois la maladie guérie, le risque ne disparaît pas totalement.
La rougeole est l’une des principales causes de cécité chez les enfants dans les pays où le virus circule encore.
Et selon des études récentes, le virus pourrait aussi effacer une partie de la « mémoire immunitaire » du corps, augmentant le risque d’infections futures, même après guérison.
5. Measles can also be risky for adults
Although measles is often considered a childhood illness, the virus doesn't discriminate by age.
In some outbreaks, adults account for up a fifth of cases – and when they catch it the consequences can be severe. Those most at risk of severe complications include people with weakened immune systems and pregnant women.
Infection during pregnancy has been linked to miscarriage, stillbirth, premature birth and babies born with low birthweight.
6. Vaccines are highly effective and safe
Millions of people are immunised against measles around the world each year, and the safety and efficacy of these vaccines has been extensively studied.
Measles vaccines are extremely effective, with a single dose providing up to 93% protection and two doses more than 97% protection against measles, usually for life.
Although a small proportion of people will experience side-effects, these are usually limited to soreness or redness at the injection site, a mild fever and temporary joint pain or stiffness.
Because signs of autism often emerge around the same age children receive the vaccine, it is understandable that some parents may worry about a connection. However, extensive, high-quality scientific studies over several decades have consistently found no link.
5. La rougeole peut aussi être dangereuse pour les adultes
Même si on la considère souvent comme une maladie infantile, la rougeole ne fait pas de distinction selon l’âge.
Lors de certaines épidémies, les adultes représentent jusqu’à un cinquième des cas — et les complications peuvent être sérieuses. Les personnes les plus à risque sont celles dont le système immunitaire est affaibli, ainsi que les femmes enceintes.
Contracter la rougeole pendant la grossesse peut entraîner une fausse couche, une mort fœtale, un accouchement prématuré ou un bébé de faible poids à la naissance.
6. Les vaccins sont très efficaces et sûrs
Des millions de personnes sont vaccinées contre la rougeole chaque année dans le monde, et ces vaccins font l’objet d’un suivi rigoureux depuis des décennies.
Le vaccin contre la rougeole est très efficace : une seule dose offre jusqu’à 93 % de protection, et deux doses protègent à plus de 97 % — généralement à vie.
Comme pour tout vaccin, de légers effets secondaires peuvent apparaître chez certaines personnes : douleur ou rougeur au point d’injection, légère fièvre, ou raideurs articulaires temporaires.
Parce que les premiers signes de l’autisme apparaissent souvent au moment où les enfants reçoivent le vaccin, il est compréhensible que certains parents s’interrogent. Mais des études scientifiques solides, menées sur plusieurs décennies, ont clairement montré qu’il n’existe aucun lien entre le vaccin contre la rougeole et l’autisme.
Pour aller plus loin
7. Se faire vacciner, c’est aussi protéger les autres
Même si les vaccins contre la rougeole sont sûrs pour la grande majorité des gens, ils ne conviennent pas à tout le monde. Comme ils contiennent une version atténuée du virus, ils ne peuvent pas être administrés à certaines personnes.
C’est le cas, par exemple, des femmes enceintes, des personnes immunodéprimées ou de celles ayant déjà eu une réaction allergique grave à l’un des composants du vaccin.
De plus, dans les pays où la rougeole est peu fréquente, la première dose n’est généralement administrée qu’entre 12 et 15 mois. Dans les pays plus exposés, elle peut être donnée à partir de 9 mois — ce qui laisse les nourrissons vulnérables pendant leurs premiers mois de vie.
Si vous êtes en mesure de vous faire vacciner, le fait d’être à jour dans vos vaccins permet de protéger les personnes qui, elles, ne peuvent pas l’être.
Mais comme la rougeole est extrêmement contagieuse, il faut qu’environ 95 % de la population soit complètement vaccinée pour atteindre une immunité collective. C’est cette barrière collective qui protège les plus fragiles, ou ceux pour qui le vaccin n’a pas pleinement fonctionné.
C’est pourquoi la vaccination de routine, les campagnes de rattrapage et la lutte contre la désinformation sont si essentielles.
Davantage de Linda Geddes
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