Se pourrait-il que j'aie la coqueluche ?

La coqueluche, ou toux convulsive, est de plus en plus fréquente au Royaume-Uni et en Amérique du Nord, mais les toux virales sont aussi courantes. Alors, comment peut-on faire la différence entre les deux ?

  • 22 mars 2024
  • 6 min de lecture
  • par Linda Geddes
La deuxième phase de la coqueluche se caractérise par des accès de toux violents qui durent plusieurs minutes chacun.
La deuxième phase de la coqueluche se caractérise par des accès de toux violents qui durent plusieurs minutes chacun.
 

La coqueluche, causée par la bactérie Bordetella pertussis, se transmet facilement par la toux, les éternuements ou simplement en partageant le même espace respiratoire.

La maladie débute généralement par des symptômes légers, semblables à ceux d'un rhume, une légère fièvre et des toux occasionnelles. Certains bébés et jeunes enfants peuvent présenter des arrêts temporaires de la respiration (apnée) et devenir bleus ou violets. Ces premiers symptômes peuvent durer une à deux semaines et, comme ils ressemblent souvent au rhume banal, les médecins peuvent ne pas suspecter ou diagnostiquer la coqueluche avant plus tard dans l'évolution de la maladie.

La phase suivante se caractérise par des accès de toux violents qui durent plusieurs minutes chacun et se produisent généralement de manière récurrente pendant une à six semaines, bien qu'ils puissent durer jusqu'à dix semaines – en Chine, la coqueluche est connue sous le nom de « toux de 100 jours ».

[La coqueluche] tend à déclencher des accès de toux violents et incontrôlables, ponctués d'un son aigu et fort ressemblant à un « whoop » alors que la personne tente de reprendre son souffle.

La récupération prend ensuite plusieurs semaines, avec une diminution progressive de l'intensité et de la fréquence de la toux. Cependant, des accès de toux peuvent réapparaître si la personne contracte une autre infection respiratoire.

Les antibiotiques peuvent aider à réduire la gravité de l'infection et à prévenir sa propagation, mais ils doivent être administrés tôt, de préférence avant le début des accès de toux. Après trois semaines d'infection, l'administration d'antibiotiques est peu susceptible d'aider, car le corps a généralement éliminé la bactérie à ce stade.

A quel point est-ce répandu ?

En ce qui concerne l'incidence de la coqueluche, on estime qu'il y a environ 24,1 millions de cas dans le monde chaque année, bien que de nombreux cas ne soient probablement pas diagnostiqués. On pense que la maladie est une cause fréquente de toux prolongée chez les adultes et les adolescents. Cependant, elle est particulièrement dangereuse pour les bébés, qui ne toussent souvent pas du tout, mais cessent temporairement de respirer, deviennent bleus et peuvent faire des convulsions ou subir des lésions cérébrales.

Avant le développement des vaccins, la maladie tuait un enfant sur dix qui était infecté. Même aujourd'hui, environ un tiers des nourrissons de moins d'un an qui contractent la maladie nécessitent des soins hospitaliers, et un sur cent de ceux qui reçoivent un traitement hospitalier en décède.

Est-ce que je peux l'attraper si j'ai été vacciné ?

Les nourrissons reçoivent généralement le vaccin contre la coqueluche, en plus d'autres vaccins comme celui contre la diphtérie et le tétanos, dans le cadre de leurs vaccinations de routine. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), tous les nourrissons devraient recevoir trois doses de vaccin contre la coqueluche pendant leur petite enfance, avec un rappel pour les enfants âgés d'un à six ans. Certains pays proposent également des rappels aux adolescents, aux adultes et aux femmes enceintes pour protéger leurs nouveaux-nés, qui ne peuvent pas encore être vaccinés.

Les vaccins contre la coqueluche réduisent le risque de maladie grave chez les nourrissons et les jeunes enfants, le groupe le plus à risque d'hospitalisation et de décès.

Cependant, même si les enfants vaccinés sont beaucoup moins susceptibles de contracter la coqueluche que les enfants non vaccinés, cette protection n'est pas à vie. Une étude menée au Canada a révélé que les vaccins offraient une protection de 80% contre l'infection au cours de la première année suivant la vaccination, de 84% au cours des trois années suivantes, mais que cette protection commençait à diminuer au-delà de quatre ans, avec peu ou pas de protection au-delà de sept ans après la dernière vaccination.

Cependant, la maladie tend à être plus légère et de plus courte durée chez les personnes vaccinées. Le Dr Gayatri Amirthalingam, épidémiologiste médical consultant à l'Agence de sécurité sanitaire du Royaume-Uni (UKHSA), a déclaré : « Le vaccin contre la coqueluche est très efficace pour prévenir les formes graves de la maladie et les complications. Bien que la protection du vaccin diminue avec le temps, tout comme la protection acquise par une infection naturelle, l'objectif principal du programme de vaccination est de prévenir les formes graves de la maladie chez les personnes les plus à risque, notamment les jeunes nourrissons. La combinaison de la vaccination maternelle et infantile est très efficace pour atteindre cet objectif. »

Comment distinguer la coqueluche des autres toux ?

Bien que les cas de coqueluche atteignent généralement un pic pendant l'été et l'automne, le Royaume-Uni a enregistré ces derniers mois un nombre anormalement élevé d'infections, même en hiver. Cependant, d'autres virus respiratoires circulent également abondamment, notamment l'adénovirus, le parainfluenza et le métapneumovirus humain (hMPV), qui ont tous récemment atteint un pic ou continuent de progresser au Royaume-Uni.

Tous ces virus peuvent provoquer une toux, mais le type de toux varie, même au sein du même groupe de virus. Par exemple, les virus du parainfluenza peuvent entraîner une toux légère, une toux persistante avec du mucus, ou encore une toux sèche ressemblant à un aboiement, accompagnée d'un bruit aigu et sifflant lors de la respiration (croup). Les adénovirus peuvent également provoquer du croup.

Ensuite, il y a le virus respiratoire syncytial (VRS), qui est également courant pendant l'automne et l'hiver et provoque généralement une toux grasse et puissante.

La coqueluche présente quelques différences. Elle tend à déclencher des accès de toux violents et incontrôlables, ponctués d'un son aigu et fort ressemblant à un « whoop » alors que la personne tente de reprendre son souffle. Ces accès de toux peuvent durer plusieurs minutes, sont plus fréquents la nuit et peuvent être si graves qu'ils entraînent des nausées, des vomissements, une perte de contrôle de la vessie ou même des côtes fracturées. Les personnes peuvent se sentir très fatiguées après ces accès de toux, mais entre eux, elles se portent généralement bien.

Les enfants font souvent le son caractéristique de la coqueluche, mais tout le monde n'émet pas ce son, donc vous ne devriez pas vous fier uniquement à cela pour poser un diagnostic. Les bébés peuvent ne pas tousser du tout, mais plutôt devenir bleus ou avoir des difficultés à respirer. Ils peuvent également développer d'autres complications telles que la pneumonie ou des convulsions.

Quand devrais-je consulter un médecin ?

Si vous pensez que vous-même ou quelqu'un dans votre foyer est atteint de coqueluche, il est recommandé de consulter un professionnel de santé dès que possible, en particulier si le patient a moins de six mois, présente une toux très sévère qui s'aggrave, a un système immunitaire affaibli, ou a été en contact avec une personne atteinte de coqueluche pendant la grossesse. Étant donné que la maladie est très contagieuse, il est préférable de téléphoner à l'établissement de santé avant de vous y rendre.

En outre, il est conseillé de rechercher des soins d'urgence si les lèvres, la langue, le visage ou la peau du patient deviennent subitement bleus ou gris (ce qui est plus visible sur les paumes des mains ou la plante des pieds pour les peaux mates et foncées), s'il a des difficultés à respirer, ressent une douleur thoracique aggravée par la respiration ou la toux, ou s'il fait des convulsions.

Même si vous toussez depuis plus de trois semaines et que votre état ne s'aggrave pas, il est recommandé de consulter un médecin. Selon Amirthalingam : « Dans les cas où la coqueluche est suspectée, il est également important de contacter le médecin, car le cas sera signalé à l'équipe de santé publique locale, qui pourra déterminer s'il est nécessaire de suivre de près les contacts proches du foyer, notamment avec l'administration d'antibiotiques en traitement préventif et la vaccination ».