Vaccination mondiale en 2023 : 7 points essentiels à connaître
Bien que la couverture vaccinale mondiale des enfants soit globalement restée stable, les dernières estimations de l'OMS et de l'UNICEF suggèrent qu'il y a eu des progrès significatifs dans certains domaines.
- 16 juillet 2024
- 4 min de lecture
- par Personnel de Gavi
Chaque année, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'UNICEF publient une mise à jour complète sur les tendances en matière de vaccination. Ces données, connues sous le nom d’Estimations de l’OMS et de l’UNICEF relatives à la couverture vaccinale nationale (WUENIC), fournissent un aperçu important de l’état de la vaccination mondiale et du nombre d’enfants dans le monde qui sont protégés contre 13 maladies clés.
Alors, que disent les dernières données sur les progrès réalisés au cours de la dernière année, notamment dans les 57 pays soutenus par Gavi, l’Alliance du Vaccin ? Ce guide sur l’état de la vaccination dans le monde présente sept points clés à retenir.
1) Plus d’enfants que jamais sont vaccinés
En 2023, 69 millions d'enfants uniques ont bénéficié des vaccinations systématiques soutenues par Gavi, un nombre supérieur à toutes les années sauf 2019. Cela porte le total cumulé de la période stratégique actuelle de Gavi (de 2021 à 2025) à plus de 205 millions. Ces chiffres suggèrent que l'Alliance est en bonne voie pour atteindre son objectif de vacciner 300 millions d'enfants d'ici 2025.
2) Pourtant, la couverture vaccinale est restée globalement stable
La proportion d'enfants ayant reçu trois doses du vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC3) en 2023 – un indicateur clé de la couverture vaccinale mondiale – est restée stable à 80 % dans les pays soutenus par Gavi entre 2022 et 2023, sans encore retrouver les niveaux d'avant la pandémie. La croissance démographique dans ces pays est un facteur majeur, car chaque année, la cohorte de naissance augmente. Ces chiffres soulignent l'importance de poursuivre les efforts de rattrapage, de redressement et de renforcement du système.
La couverture mondiale en DTC3 est également restée constante à 84 %.
3) Les pays d’Afrique vont à contre-courant des tendances mondiales
Alors que la couverture vaccinale mondiale stagne, les pays africains bénéficiant du soutien de Gavi ont observé une amélioration, avec une augmentation d'un point de pourcentage de la couverture DTC3 depuis 2022, atteignant ainsi 73 %. Cette progression est principalement due à l'amélioration de la couverture en Éthiopie, au Mozambique, à Madagascar, au Tchad, en Côte d'Ivoire, en Ouganda, au Cameroun et au Malawi.
Cependant, l'augmentation de la fragilité et des conflits dans la région a également entraîné des baisses significatives de la couverture vaccinale dans certains pays, notamment une diminution notable de la couverture DTC3 au Soudan et une nouvelle baisse en République démocratique du Congo.
4) L’étendue de la protection contre les maladies s’accroît
Avec le soutien de Gavi, les pays protègent les enfants contre un éventail de maladies plus large que jamais. L'une des mesures clés guidant le travail de Gavi est « l'étendue de la protection », qui correspond à la couverture moyenne d'un cycle complet de vaccins contre dix maladies évitables : Haemophilus influenzae de type B (Hib), le VPH, la polio (grâce au vaccin inactivé contre la polio), l'encéphalite japonaise, la rougeole, la méningite A, les maladies à pneumocoques, la rubéole, le rotavirus et la fièvre jaune.
En 2023, la couverture moyenne pour tous ces vaccins essentiels était de 56 %, soit trois points de pourcentage de plus qu’en 2022 et une augmentation de 12 points de pourcentage par rapport à 2019.
L’introduction et l’intensification de vaccins supplémentaires contre la poliomyélite, le pneumocoque, la rougeole, le rotavirus et le VPH ont contribué à cette augmentation.
5) Plus de filles que jamais sont protégées contre le cancer du col de l’utérus
À l’échelle mondiale, la proportion d’adolescentes ayant reçu au moins une dose de vaccin contre le VPH (VPH1) est passée de 20 % en 2022 à 27 % en 2023, en grande partie grâce à de fortes introductions dans les pays soutenus par Gavi, comme le Bangladesh, l’Indonésie et le Nigeria. L’utilisation du calendrier vaccinal à dose unique contre le VPH a également contribué à accroître la couverture vaccinale.
Dans les pays soutenus par Gavi, la proportion de filles ayant reçu une série complète de vaccins contre le VPH (HPVC) s’élève désormais à 16 %, soit le double du chiffre de 2022.
6) Trop d’enfants ne reçoivent toujours aucune vaccination systématique
Un nombre inquiétant d’enfants ne reçoivent toujours pas les vaccins essentiels. Les dernières données de l'OMS et de l'UNICEF suggèrent qu'il y avait 11 millions de ces « enfants zéro dose » dans les pays soutenus par Gavi en 2023, soit une augmentation de 0,5 million depuis 2022. Avec la baisse du nombre d'enfants zéro dose en Afrique, il est possible que certaines stratégies innovantes mises en place pour améliorer la portée des vaccins dans les contextes fragiles commencent à produire leurs effets, mais il est clair qu’il reste encore beaucoup à faire pour garantir que tous les enfants aient accès aux vaccins qui sauvent des vies.
7) Les épidémies de rougeole constituent une menace constante
La couverture par une première dose de vaccin antirougeoleux (MCV1) a diminué d’un point de pourcentage entre 2022 et 2023 dans les pays soutenus par Gavi, atteignant désormais 78 %. Bien que la couverture par la deuxième dose soit passée à 66 %, ces chiffres restent bien en deçà des niveaux nécessaires pour prévenir les épidémies, éviter les décès qui n'ont pas lieu d'être et atteindre les objectifs d’élimination. À l’échelle mondiale, les taux de vaccination contre la rougeole ont également stagné, avec seulement 83 % des enfants ayant reçu leur première dose et 74 % leur deuxième dose en 2023.
Pour contribuer à résoudre ce problème, Gavi a lancé en mai 2024 sa plus grande campagne de vaccination contre la rougeole jamais réalisée en Afrique, visant à atteindre jusqu’à 100 millions d’enfants dans 20 pays, en complément des programmes de vaccination de routine.