L’impact de Gavi en Afrique depuis 2000

Gavi a pour mission de sauver des vies et de protéger la santé des populations en assurant durablement un accès équitable à la vaccination selon les besoins et les priorités des pays. Gavi aide les pays à renforcer leurs services de santé primaires en nouant des partenariats innovants qui permettent de surmonter les obstacles à la vaccination, notamment ceux qui sont liés au genre.

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Gavi/2021/Jeffrey Atsuson
 

 

En permettant à des millions d’enfants parmi les plus vulnérables d’avoir accès aux vaccins nouveaux ou sous-utilisés, Gavi, l’Alliance du Vaccin, transforme la vie des individus et aide à stimuler l’économie des pays et à construire un monde plus sûr pour tous. En nous appuyant sur les forces de l’Alliance du Vaccin pour améliorer la santé des enfants et les soins de santé primaires (SSP), nous participons à la concrétisation des objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA) et des objectifs de développement durable (ODD)

Le soutien de Gavi contribue à améliorer la sécurité sanitaire mondiale en réduisant le risque de propagation de maladies infectieuses à potentiel épidémique et pandémique. Cet engagement se traduit notamment par la constitution de stocks de vaccins d’urgence contre ces maladies telles que le choléra, la maladie à virus Ebola, la méningite à méningocoque et la fièvre jaune.

Aperçu : Les actions de Gavi en Afrique (2000-2020)

Appercu

Des progrès grâce aux partenariats

Pour atteindre les objectifs de développement durable (ODD), il faut investir dans les soins de santé : s’ils sont en bonne santé, les enfants, de même que leurs familles, leurs communautés et leurs pays, seront économiquement prospères et socialement stables.

En partenariat avec 40 pays africains, Gavi soutient les programmes de vaccination de routine, ce qui permet de renforcer l’accès aux soins de santé primaires (SSP) et de progresser en vue d’atteindre la couverture sanitaire universelle (CSU).

La pandémie de COVID-19 a perturbé les services de santé essentiels, en particulier dans les pays africains à faible revenu où les répercussions sociales et économiques sont considérables. Pour faire face à cette crise, Gavi aide ses partenaires, notamment les gouvernements et la société civile, à adopter des approches innovantes permettant de déployer la vaccination contre la COVID-19 tout en maintenant les services de vaccination de routine. Pour soutenir la riposte à la COVID-19 et élargir la couverture vaccinale sur le continent, Gavi collabore, par le biais de la Facilité COVAX, avec l’Union africaine (UA), le Groupe de travail de l’Union africaine pour l’acquisition de vaccins en Afrique (AVATT), le CDC-Afrique et l’Alliance pour la fourniture de vaccins en Afrique (AVDA).

Avec ses partenaires de l’Alliance du Vaccin, Gavi poursuit ses efforts en faveur d’un accès équitable à la vaccination dans les pays africains:
  • Depuis sa création en 2000 et en collaboration avec les gouvernements africains, Gavi a aidé à introduire 9 vaccins dans les programmes de vaccination systématique de nombreux pays, à vacciner 364 millions d’enfants et à éviter à terme plus de 8,9 millions de décès sur le continent.

  • Grâce à l’investissement de Gavi dans la vaccination, plus de 25 millions d’enfants africains ont reçu la troisième dose de vaccin pentavalent pour la seule année 2020 (ce qui représente près de 40% des enfants vaccinés avec le soutien de Gavi en 2020).

  • Fin 2020, plus de 5,9 millions de filles africaines avaient été vaccinées contre le VPH, principale cause du cancer du col de l’utérus, et plus de 13 pays africains avaient introduit le vaccin contre le VPH avec le soutien de Gavi.2

  • Depuis 2000, Gavi a distribué près de 9 milliards de dollars US aux pays partenaires, dont près de 5,9 milliards de dollars US aux pays africains, soit 65 % des décaissements.3

  • En 2020, les 40 pays africains partenaires de Gavi ont atteint une couverture moyenne de 74% pour trois doses de vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC3). Depuis 2008, la couverture moyenne de DTC3 en Afrique a toujours été supérieure à 70 %.4

Un financement durable

Les gouvernements africains ont considérablement augmenté leur cofinancement des vaccins soutenus par Gavi au cours des dix dernières années: il est passé de 15 millions de dollars US en 2010 à plus de 93 millions de dollars en 2020. Cet investissement soutenu est conforme aux engagements pris suite à la Déclaration d’AddisAbeba sur la vaccination consistant à « accroître et poursuivre les investissements nationaux et les allocations de crédits pour la vaccination ». À la fin de l’année 2020, les gouvernements africains avaient investi plus de 700 millions de dollars US dans le cofinancement des vaccins soutenus par Gavi. En 2020, seuls six pays africains ont bénéficié d’une dérogation exceptionnelle en raison de la pandémie de COVID-19 ; tous les autres ont pleinement rempli leurs obligations de cofinancement – ce qui est la preuve de leur engagement à maintenir les programmes de vaccination systématique malgré les obstacles engendrés par la pandémie.5

Les pays d’Afrique ont considérablement progressé en termes de mobilisation des ressources nationales pour les vaccins: leur part de financement a doublé, passant d’une moyenne de 11% à 22% au cours de la période stratégique Gavi 4.0 (2016-2020). Le maintien puis l’augmentation des investissements nationaux dans les systèmes de santé primaires permettent notamment d’intégrer plus efficacement les services de vaccination, ce qui renforce les systèmes de santé et les rend plus résilients.

Les progrès réalisés par les pays africains dans la mobilisation de leurs ressources nationales destinées aux vaccins sont impressionnants : leur part de financement a doublé, passant de 11% à 22% au cours de la période stratégique Gavi 4.0 (2016-2020).

Pour promouvoir durablement le financement de la santé, Gavi a renforcé ses partenariats avec le Fonds mondial (FM), la Banque mondiale (BM), le Mécanisme de financement mondial (MFM), l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Organisation internationale du travail (OIT) dans les principaux pays africains, dans le cadre de l’Accélérateur du financement durable de la santé (l’Accélérateur ACT) (un des éléments du Plan d’action mondial, SDG3 GAP). Les pays pourront ainsi mobiliser des ressources nationales pour la santé et accroître leurs dépenses dans ce domaine, tandis que des concertations avec les partenaires du développement permettront de se mettre d’accord sur des financements conjoints.

Six des 40 pays partenaires soutenus par Gavi en Afrique sont actuellement en phase de transition accélérée vers le retrait de financement. Cette phase de préparation à l’arrêt du soutien de Gavi est particulièrement importante car elle conditionne le succès à de cette indépendance long terme. D’ici 2030, sept pays d’Afrique représentant une grande partie de la population africaine (31%), devraient cesser de bénéficier du soutien de Gavi.

Lutter contre les inégalités en matière de vaccination, atteindre les enfants zéro dose

Malgré ces progrès, des millions d’enfants sont toujours laissés de côté. Sur les quelque 73 millions d’enfants nés dans les pays soutenus par Gavi au cours de l’année pandémique 2020, plus de 12 millions n’ont même pas reçu une seule injection de vaccin, ce qui les rend vulnérables à certaines des maladies les plus meurtrières. Près de 50% de ces enfants « zéro dose » vivent dans des zones urbaines, des communautés isolées ou des zones de conflit. Ces enfants et leurs communautés sont exposés à un risque accru d’épidémies de maladies telles que la rougeole, la diphtérie et la méningite, de même qu’à un appauvrissement consécutif aux dépenses médicales.

Fin 2020, l’Afrique comptait plus de 7 millions d’enfants zéro dose, dont 4,7 millions vivant dans des pays fragiles. Pour atteindre ces enfants, la stratégie 2021-2025 (5.0) de Gavi met davantage l’accent sur les plus marginalisés en renforçant les systèmes de soins de santé primaires, en s’attaquant aux obstacles liés au genre et en mettant en place de nouvelles stratégies permettant aux services de vaccination d’arriver jusqu’à eux.

La vaccination protège la santé des communautés, réduit le nombre de personnes touchées par la pauvreté et donne à tous les enfants les mêmes chances d’un avenir en bonne santé et plus productif. En tant que mesure de prévention, la vaccination permet de protéger les communautés zéro dose qui sont particulièrement exposées au risque de maladies infectieuses évitables par la vaccination et qui n’ont le plus souvent pas accès aux traitements.

Les enfants vaccinés ont plus de chances de grandir en bonne santé et de jouir de leur droit à la vie et au développement. Ainsi, les enfants vaccinés ont des capacités cognitives plus élevées, une scolarité plus régulière et plus longue, une meilleure éducation et une meilleure alimentation, ce qui se traduit à l’âge adulte par une meilleure productivité et de meilleurs revenus.

L’Afrique pourra atteindre l’égalité en matière de vaccination, entre pays comme au sein des pays, grâce à la volonté continue des gouvernements et des autorités locales, au soutien des partenaires de l’Alliance du Vaccin, à l’engagement de la société civile et aux voix des champions de la vaccination. Si nous nous unissons pour leur offrir tous les vaccins dont ils ont besoin, les enfants zéro dose et les enfants sous-vaccinés pourront grandir en bonne santé et mener une vie épanouie.

« Il faut élargir l’accès aux vaccins pour améliorer la santé et la longévité en Afrique. Il faut, tout au long de la pandémie et au-delà, maintenir, restaurer et renforcer collectivement la vaccination systématique, et atteindre les quelque 7 millions d’enfants zéro dose qui ne reçoivent toujours pas les vaccins les plus essentiels. »

José Manuel Barroso, Président du Conseil d’administration de Gavi

1. Estimations fournies par le Consortium pour la modélisation de l’impact de la vaccination (Vaccine Impact Modelling Consortium ou VIMC) d’après les données OMS/UNICEF 2020 de la couverture vaccinale dans le monde (WUENIC), juillet 2021.

2. Analyse par Gavi des données OMS/UNICEF pour 2020

3. Données de Gavi sur le cofinancement, novembre 2021

4. Analyse par Gavi des données OMS/UNICEF pour 2020

5. Analyse par Gavi des données OMS/UNICEF pour 2020