Le vaccin et les anticorps contre le VRS font chuter les hospitalisations aux États-Unis

Selon les données des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), le déploiement des mesures de prévention contre le virus respiratoire syncytial (VRS) a entraîné une baisse rapide des hospitalisations.

  • 16 mai 2025
  • 3 min de lecture
  • par Priya Joi
Illustration 3D des virus respiratoires syncytiaux (VRS)
Illustration 3D des virus respiratoires syncytiaux (VRS)
 

 

Les hospitalisations liées au virus respiratoire syncytial (VRS) chez les nourrissons ont nettement diminué aux États-Unis durant l’hiver 2024–2025, après l’introduction d’un nouveau vaccin et d’un traitement par anticorps, selon des données publiées par les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

La Food and Drug Administration (FDA) américaine a approuvé l’utilisation du vaccin maternel contre le VRS pour les personnes enceintes entre 32 et 36 semaines de grossesse, afin de protéger leur bébé dès la naissance et pendant les premiers mois de vie. Ce calendrier a permis de lancer la vaccination à temps pour la saison hivernale 2024 du VRS.

Selon les données de l’enquête nationale de vaccination, la proportion estimée de nourrissons américains âgés de 0 à 7 mois protégés soit par la vaccination maternelle, soit par le nirsevimab – un anticorps monoclonal administré à titre préventif – a atteint 66 % en février 2025, contre 30 % en octobre 2024.

Les données suggèrent un effet immédiat : les hospitalisations de bébés dues au VRS ont chuté jusqu’à 71 % dans certaines régions par rapport aux niveaux observés avant la pandémie.

Deuxième cause de mortalité

Un moyen de prévention efficace contre le VRS était très attendu. Chaque année, ce virus est responsable de 33 millions de cas d’infections des voies respiratoires inférieures et de 3,6 millions d’hospitalisations chez les enfants de moins de cinq ans, principalement au cours de leur première année de vie.

Le VRS est la deuxième cause de mortalité infantile dans le monde après le paludisme : il tue chaque année plus de 100 000 enfants de moins de cinq ans.

Plus de 99 % de ces décès surviennent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, et l’Afrique en porte la plus lourde charge. De nombreux enfants meurent avant même d’avoir pu être hospitalisés.

Impact immédiat

Des chercheurs du CDC ont analysé les taux d’hospitalisation dans deux réseaux de surveillance du VRS regroupant hôpitaux et centres médicaux (RSV-NET et NVSN).

Ils ont comparé les taux d’hospitalisation liés au VRS durant la saison 2024–2025 à ceux observés durant les saisons prépandémiques de 2018 à 2020. Résultat : les hospitalisations de nouveau-nés (0–2 mois) ont chuté de 52 % dans RSV-NET et de 45 % dans NVSN.

En excluant les données du site de surveillance NVSN de Houston – où la saison du VRS avait commencé avant le déploiement du vaccin et du traitement par anticorps – la baisse enregistrée est encore plus marquée : 71 % de réduction des hospitalisations.

Les auteurs concluent : « Un recours plus précoce et plus large aux produits de prévention contre le VRS lors des prochaines saisons pourrait entraîner une baisse encore plus importante des hospitalisations pédiatriques liées au VRS. »

Disponibilité mondiale

En mars 2025, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a accordé sa préqualification au vaccin maternel contre le VRS, permettant ainsi le transfert d’anticorps de la mère au fœtus et offrant au nourrisson une protection pendant ses premiers mois de vie.

Cette préqualification constitue une étape clé : elle autorise les agences de santé internationales à acheter le vaccin pour l’intégrer aux programmes nationaux de vaccination, notamment dans les pays à revenu faible, où le fardeau de la maladie est le plus lourd.

Commentant cette décision, Marta Tufet Bayona, responsable des politiques chez Gavi, l’Alliance du vaccin, a déclaré : « Cette toute première approbation mondiale ouvre également la voie à d’autres produits innovants contre le VRS en cours de développement. Elle crée un cadre pour une gamme d’outils abordables qui contribueront à réduire les cas de pneumonie, à prévenir les décès infantiles et à alléger la pression économique sur les systèmes de santé. »