Les vaccins contre le paludisme sont enfin prêts à passer à l'action : quels sont les prochains développements ?

Après plus de 50 ans de recherche, le vaccin RTS,S/AS01e est sur le point d'être déployé dans les pays présentant une transmission modérée à élevée du parasite du paludisme, le plus meurtrier au monde. Voici comment se déroulera ce déploiement.

26 janvier 2024
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par Linda Geddes
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<article> <h1> <span> Les vaccins contre le paludisme sont enfin prêts à passer à l'action : quels sont les prochains développements ?</span> </h1> <div><p>Après plus de 50 ans de recherche, le vaccin RTS,S/AS01e est sur le point d'être déployé dans les pays présentant une transmission modérée à élevée du parasite du paludisme, le plus meurtrier au monde. Voici comment se déroulera ce déploiement.</p></div> <ul> <li> <b>26 janvier 2024</b> </li> <li> <b class="me-2">par</b> <span> <a href="https://www.gavi.org/fr/vaccineswork/authors/linda-geddes" hreflang="fr">Linda Geddes</a> </span> </li> </ul> <div> <div> <div> <div> <div> <p> </p><p>En octobre 2021, l'OMS a donné son aval à l'utilisation du vaccin antipaludique RTS,S/AS01e pour protéger les enfants vivant dans des zones où la transmission du <em>Plasmodium falciparum</em>, le parasite responsable du paludisme le plus meurtrier au monde, est modérée à élevée.</p><p>Cette décision a marqué une avancée historique : pendant <a href="https://www.gavi.org/fr/vaccineswork/histoire-passionnante-premier-vaccin-paludisme" data-entity-type="node" data-entity-uuid="5d42ee22-38de-4986-9b28-2ea968ce365d" data-entity-substitution="canonical" title="L'histoire passionnante du premier vaccin contre le paludisme ">plus de 50 ans</a>, les scientifiques ont cherché à mettre au point un vaccin contre cet ennemi redoutable, mais la tâche s'est révélée particulièrement complexe. Le parasite du paludisme est un maître du déguisement, adoptant différentes formes tout au long de son cycle de vie et modifiant les protéines à sa surface pour échapper au système immunitaire. Aujourd'hui, le monde se trouve au seuil d'un autre moment historique : le déploiement du tout premier vaccin antipaludique destiné à protéger les enfants les plus exposés à ce fléau mondial.</p><blockquote><h2>Le vaccin RTS,S est à la fois sûr et efficace. La mise en œuvre de ces programmes a entraîné une baisse significative des hospitalisations et des décès d'enfants dus au paludisme. </h2></blockquote><p>Les programmes pilotes de vaccination lancés au Ghana, au Kenya et au Malawi en 2019 ont démontré que le vaccin RTS,S est à la fois sûr et efficace. La mise en œuvre de ces programmes a entraîné une <a href="https://www.who.int/fr/news-room/questions-and-answers/item/q-a-on-rts-s-malaria-vaccine">baisse significative des hospitalisations</a> et des décès d'enfants dus au paludisme. En effet, en supposant que les approvisionnements mondiaux en vaccin RTS,S atteignent 30 millions de doses, les modèles suggèrent qu'il serait possible d'éviter environ <a href="https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33253211/">24 000 décès d'enfants par an</a>. On espère que les autres vaccins antipaludiques actuellement en essais cliniques ou aux premières phases de développement contribueront davantage à accroître le nombre de vies sauvées grâce à un déploiement accru pour répondre à la demande.</p><p>Cependant, des défis subsistent avant que chaque enfant exposé ait la possibilité d'être vacciné.</p><p>En octobre 2021, le Conseil d'aministration de Gavi a <a href="https://www.gavi.org/fr/actualites/media-room/conseil-dadministration-gavi-approuve-financement-deploiement-vaccin-antipaludique-afrique-sub-saharienne" data-entity-type="node" data-entity-uuid="a5f1e5bd-65df-4880-b47d-276ee6bf03d8" data-entity-substitution="canonical" title="Le Conseil d'administration de Gavi approuve le financement du déploiement du vaccin antipaludique en Afrique sub-saharienne">approuvé un financement pour soutenir le déploiement du vaccin antipaludique dans les régions</a> présentant une transmission modérée à élevée du <em>P. falciparum</em>. Les premiers pays à bénéficier de ce financement sont le Ghana, le Kenya et le Malawi, où il est utilisé pour appuyer la poursuite de la mise en œuvre des programmes de vaccination RTS,S/AS01e.</p><h3>Dans les mois à venir</h3><p>En janvier et avril 2023, les pays non participants ont été invités à solliciter le soutien de Gavi, et les premières allocations de vaccins devraient être annoncées prochainement. Cependant, en raison du temps nécessaire à la montée en puissance de la production par GSK, le fabricant du vaccin, les doses seront initialement ciblées sur les populations des zones présentant le plus grand besoin. À mesure que la production s'accroîtra de manière constante, les vaccins seront progressivement mis à la disposition d'un public plus large.</p><div><h4>Pour aller plus loin</h4><ul><li><a href="https://www.gavi.org/vaccineswork/five-things-you-need-know-about-new-r21-malaria-vaccine" title="Five things you need to know about the new R21 malaria vaccine">Five things you need to know about the new R21 malaria vaccine</a></li><li><a href="https://www.gavi.org/vaccineswork/who-clears-combination-malaria-nets-dodge-resistance" title="WHO clears combination malaria nets to dodge resistance">WHO clears combination malaria nets to dodge resistance</a></li><li><a href="https://www.gavi.org/vaccineswork/mosquitoes-must-go-nigerian-community-tackles-malaria" title="“Mosquitoes must go”: a Nigerian community tackles malaria ">“Mosquitoes must go”: a Nigerian community tackles malaria</a></li></ul></div><p>Pour ces pays supplémentaires, l'introduction progressive de la vaccination contre le paludisme pourrait débuter dès la fin de 2023, ou plus vraisemblablement, au début de 2024. Préalablement à cette échéance, les pays entameront les préparatifs pour l'introduction du vaccin en veillant à disposer d'un approvisionnement adéquat en dispositifs d'injection, en garantissant la mise en place d'une chaîne du froid pour faciliter le transport et le stockage du vaccin, en formant les travailleurs de la santé à l'administration du vaccin, et en informant les soignants et les communautés sur les avantages et les risques de la vaccination. Il sera également souligné l'importance de maintenir d'autres mesures de lutte contre le paludisme, telles que l'utilisation de moustiquaires imprégnées d'insecticide.</p><blockquote><h2>Gavi et ses partenaires continuent de travailler à l'augmentation des approvisionnements en vaccin. GSK prévoit de livrer 18 millions de doses du vaccin d'ici 2025, avec quatre millions de doses disponibles d'ici la fin de 2023, six millions de doses livrées en 2024, et huit millions en 2025.</h2></blockquote><p>Dans les pays pilotes, ces <a href="https://www.who.int/fr/news-room/questions-and-answers/item/malaria-vaccine-implementation-programme">informations</a> ont été diffusées à travers des entretiens dirigés par des responsables de la santé et des prestataires de soins, ainsi que lors de réunions avec des leaders communautaires, des volontaires de la santé, des annonces publiques et par le biais des médias locaux.</p><h3>Augmentation de l'approvisionnement</h3><p>Parallèlement, Gavi et ses partenaires continuent de travailler à l'augmentation des approvisionnements en vaccin. GSK prévoit de livrer 18 millions de doses du vaccin d'ici 2025, avec quatre millions de doses disponibles d'ici la fin de 2023, six millions de doses livrées en 2024, et huit millions en 2025. Au-delà de cela, la production du vaccin RTS,S/ASO1e devrait augmenter pour atteindre au moins 15 millions de doses par an de 2026 à 2028, grâce à un accord de transfert de production avec Bharat Biotech, basé à Hyderabad, en Inde.</p><p>Cependant, la production de vaccins restera en deçà de la demande, rendant nécessaire le recours à d'autres vaccins antipaludiques pour combler cette lacune. Le candidat le plus avancé est le R21/Matrix-M, développé par l'Université d'Oxford au Royaume-Uni, et en cours de fabrication à plus grande échelle par le Serum Institute of India. Actuellement en phase d'essais cliniques de phase 3 au Burkina Faso, au Kenya, au Mali et en Tanzanie, les résultats concernant la sécurité, l'efficacité et la durée de protection dans différents contextes de transmission du paludisme sont imminents. Les <a href="https://www.gavi.orgMalaria%20vaccine%20provides%20durable%20protection%20for%20children%20in%20Africa%20after%20booster%20dose">données de la phase 2</a> publiées en septembre suggèrent une grande efficacité après une quatrième dose de rappel dans les zones à transmission très saisonnière du paludisme.</p><blockquote><h2>Cela a pris du temps, mais le RTS,S/AS01e est le premier vaccin à être approuvé pour lutter contre une maladie parasitaire humaine, constituant ainsi une nouvelle arme cruciale dans la lutte contre le paludisme.</h2></blockquote><p>Les développeurs du vaccin espèrent qu'il recevra la recommandation et la préqualification de l'OMS au cours de l'année 2023, car le vaccin est actuellement en cours d'examen par ces instances. Si ces étapes importantes sont franchies cette année, cela pourrait le rendre disponible pour une utilisation dans les zones présentant une transmission modérée à élevée du paludisme à Plasmodium falciparum, bien que potentiellement avec une indication initiale limitée, dès l'année prochaine. Le vaccin vient également d'obtenir l'approbation des autorités de régulation nationales dans deux pays. D'autres vaccins antipaludiques sont également en cours de développement, y compris un candidat à base d'ARNm de la société biotechnologique allemande BioNTech. Elle a annoncé le lancement d'un essai de phase I de ce vaccin, appelé BNT165b1, en décembre 2022.</p><p>Cela a pris du temps, mais le RTS,S/AS01e est le premier vaccin à être approuvé pour lutter contre une maladie parasitaire humaine, constituant ainsi une nouvelle arme cruciale dans la lutte contre le paludisme.</p> </div> </div> </div> </div> </div> <p> <a target="_blank" rel="noopener noreferrer" href="https://www.gavi.org/fr/vaccineswork/vaccins-paludisme-enfin-prets-passer-action-prochains-developpements">Article original</a> </p><p>Cet article a été initialement publié sur <a target="_blank" rel="noopener noreferrer" href="https://www.gavi.org/fr/vaccineswork">VaccinesWork</a> </p><script>(function(w,d,s,l,i){w[l]=w[l]||[];w[l].push({'gtm.start': new Date().getTime(),event:'gtm.js'});var f=d.getElementsByTagName(s)[0], j=d.createElement(s),dl=l!='dataLayer'?'&l='+l:'';j.async=true;j.src= 'https://www.googletagmanager.com/gtm.js?id='+i+dl;f.parentNode.insertBefore(j,f); })(window,document,'script','dataLayer','GTM-M7H54VD');</script><noscript><iframe src="https://www.googletagmanager.com/ns.html?id=GTM-M7H54VD" height="0" width="0" style="display:none;visibility:hidden"></iframe></noscript></article>

Le vaccin contre le paludisme est sur le point d'être déployé.

En octobre 2021, l'OMS a donné son aval à l'utilisation du vaccin antipaludique RTS,S/AS01e pour protéger les enfants vivant dans des zones où la transmission du Plasmodium falciparum, le parasite responsable du paludisme le plus meurtrier au monde, est modérée à élevée.

Cette décision a marqué une avancée historique : pendant plus de 50 ans, les scientifiques ont cherché à mettre au point un vaccin contre cet ennemi redoutable, mais la tâche s'est révélée particulièrement complexe. Le parasite du paludisme est un maître du déguisement, adoptant différentes formes tout au long de son cycle de vie et modifiant les protéines à sa surface pour échapper au système immunitaire. Aujourd'hui, le monde se trouve au seuil d'un autre moment historique : le déploiement du tout premier vaccin antipaludique destiné à protéger les enfants les plus exposés à ce fléau mondial.

Le vaccin RTS,S est à la fois sûr et efficace. La mise en œuvre de ces programmes a entraîné une baisse significative des hospitalisations et des décès d'enfants dus au paludisme.

Les programmes pilotes de vaccination lancés au Ghana, au Kenya et au Malawi en 2019 ont démontré que le vaccin RTS,S est à la fois sûr et efficace. La mise en œuvre de ces programmes a entraîné une baisse significative des hospitalisations et des décès d'enfants dus au paludisme. En effet, en supposant que les approvisionnements mondiaux en vaccin RTS,S atteignent 30 millions de doses, les modèles suggèrent qu'il serait possible d'éviter environ 24 000 décès d'enfants par an. On espère que les autres vaccins antipaludiques actuellement en essais cliniques ou aux premières phases de développement contribueront davantage à accroître le nombre de vies sauvées grâce à un déploiement accru pour répondre à la demande.

Cependant, des défis subsistent avant que chaque enfant exposé ait la possibilité d'être vacciné.

En octobre 2021, le Conseil d'aministration de Gavi a approuvé un financement pour soutenir le déploiement du vaccin antipaludique dans les régions présentant une transmission modérée à élevée du P. falciparum. Les premiers pays à bénéficier de ce financement sont le Ghana, le Kenya et le Malawi, où il est utilisé pour appuyer la poursuite de la mise en œuvre des programmes de vaccination RTS,S/AS01e.

Dans les mois à venir

En janvier et avril 2023, les pays non participants ont été invités à solliciter le soutien de Gavi, et les premières allocations de vaccins devraient être annoncées prochainement. Cependant, en raison du temps nécessaire à la montée en puissance de la production par GSK, le fabricant du vaccin, les doses seront initialement ciblées sur les populations des zones présentant le plus grand besoin. À mesure que la production s'accroîtra de manière constante, les vaccins seront progressivement mis à la disposition d'un public plus large.

Pour aller plus loin

Pour ces pays supplémentaires, l'introduction progressive de la vaccination contre le paludisme pourrait débuter dès la fin de 2023, ou plus vraisemblablement, au début de 2024. Préalablement à cette échéance, les pays entameront les préparatifs pour l'introduction du vaccin en veillant à disposer d'un approvisionnement adéquat en dispositifs d'injection, en garantissant la mise en place d'une chaîne du froid pour faciliter le transport et le stockage du vaccin, en formant les travailleurs de la santé à l'administration du vaccin, et en informant les soignants et les communautés sur les avantages et les risques de la vaccination. Il sera également souligné l'importance de maintenir d'autres mesures de lutte contre le paludisme, telles que l'utilisation de moustiquaires imprégnées d'insecticide.

Gavi et ses partenaires continuent de travailler à l'augmentation des approvisionnements en vaccin. GSK prévoit de livrer 18 millions de doses du vaccin d'ici 2025, avec quatre millions de doses disponibles d'ici la fin de 2023, six millions de doses livrées en 2024, et huit millions en 2025.

Dans les pays pilotes, ces informations ont été diffusées à travers des entretiens dirigés par des responsables de la santé et des prestataires de soins, ainsi que lors de réunions avec des leaders communautaires, des volontaires de la santé, des annonces publiques et par le biais des médias locaux.

Augmentation de l'approvisionnement

Parallèlement, Gavi et ses partenaires continuent de travailler à l'augmentation des approvisionnements en vaccin. GSK prévoit de livrer 18 millions de doses du vaccin d'ici 2025, avec quatre millions de doses disponibles d'ici la fin de 2023, six millions de doses livrées en 2024, et huit millions en 2025. Au-delà de cela, la production du vaccin RTS,S/ASO1e devrait augmenter pour atteindre au moins 15 millions de doses par an de 2026 à 2028, grâce à un accord de transfert de production avec Bharat Biotech, basé à Hyderabad, en Inde.

Cependant, la production de vaccins restera en deçà de la demande, rendant nécessaire le recours à d'autres vaccins antipaludiques pour combler cette lacune. Le candidat le plus avancé est le R21/Matrix-M, développé par l'Université d'Oxford au Royaume-Uni, et en cours de fabrication à plus grande échelle par le Serum Institute of India. Actuellement en phase d'essais cliniques de phase 3 au Burkina Faso, au Kenya, au Mali et en Tanzanie, les résultats concernant la sécurité, l'efficacité et la durée de protection dans différents contextes de transmission du paludisme sont imminents. Les données de la phase 2 publiées en septembre suggèrent une grande efficacité après une quatrième dose de rappel dans les zones à transmission très saisonnière du paludisme.

Cela a pris du temps, mais le RTS,S/AS01e est le premier vaccin à être approuvé pour lutter contre une maladie parasitaire humaine, constituant ainsi une nouvelle arme cruciale dans la lutte contre le paludisme.

Les développeurs du vaccin espèrent qu'il recevra la recommandation et la préqualification de l'OMS au cours de l'année 2023, car le vaccin est actuellement en cours d'examen par ces instances. Si ces étapes importantes sont franchies cette année, cela pourrait le rendre disponible pour une utilisation dans les zones présentant une transmission modérée à élevée du paludisme à Plasmodium falciparum, bien que potentiellement avec une indication initiale limitée, dès l'année prochaine. Le vaccin vient également d'obtenir l'approbation des autorités de régulation nationales dans deux pays. D'autres vaccins antipaludiques sont également en cours de développement, y compris un candidat à base d'ARNm de la société biotechnologique allemande BioNTech. Elle a annoncé le lancement d'un essai de phase I de ce vaccin, appelé BNT165b1, en décembre 2022.

Cela a pris du temps, mais le RTS,S/AS01e est le premier vaccin à être approuvé pour lutter contre une maladie parasitaire humaine, constituant ainsi une nouvelle arme cruciale dans la lutte contre le paludisme.