Aucun lien entre aluminium et maladies infantiles selon une étude sur un million d’enfants
Menée sur plus d’un million d’enfants pendant 24 ans, cette étude n’a révélé aucune augmentation du risque d’autisme, d’asthme ou de maladies auto-immunes chez les enfants ayant reçu des vaccins contenant de l’aluminium.
- 25 août 2025
- 4 min de lecture
- par Priya Joi

Présentée comme « la plus vaste et la plus rigoureuse jamais réalisée » par les spécialistes, une étude danoise vient confirmer de manière éclatante que l’aluminium ajouté aux vaccins pour enfants ne présente aucun danger.
Utilisé depuis 70 ans pour renforcer l’efficacité des vaccins en stimulant la réponse immunitaire, l’aluminium est pourtant régulièrement pointé du doigt par les milieux antivaccins. Mais l’ampleur, la durée et la rigueur de cette nouvelle étude offrent une validation solide de ce que médecins et scientifiques affirment depuis des décennies : les vaccins contenant de l’aluminium sont sûrs pour les enfants.
Mais l’ampleur, la durée et la rigueur de cette nouvelle étude offrent une validation solide de ce que médecins et scientifiques affirment depuis des décennies : les vaccins contenant de l’aluminium sont sûrs pour les enfants.
Les chercheurs ont analysé les données de plus de 1,2 million d’enfants nés au Danemark entre 1997 et 2018, et n’ont trouvé aucun lien entre l’exposition à l’aluminium vaccinal et un large éventail de maladies chroniques, dont l’autisme, l’asthme, les allergies ou les troubles auto-immuns.
Une analyse sans précédent
Publiée dans la revue Annals of Internal Medicine, l’étude s’appuie sur les données exhaustives des registres de santé danois. L’équipe de recherche, dirigée par Anders Hviid de l’Institut Statens Serum (Université de Copenhague), a pu suivre les enfants depuis leur naissance, en reliant chaque vaccination reçue à leurs données de santé sur plusieurs années.
Sur une période de 24 ans, les chercheurs ont observé les enfants pendant les cinq années suivant leurs vaccinations, en scrutant l’apparition de 50 maladies chroniques, allant de l’autisme et du TDAH à l’eczéma, l’arthrite juvénile, les allergies multiples ou encore de nombreuses pathologies auto-immunes.
Résultat : aucune augmentation significative du risque n’a été observée chez les enfants ayant reçu des vaccins contenant des sels d’aluminium, comparativement à ceux en ayant reçu moins.
Une mise à l’épreuve dans des conditions réelles
L’aluminium est utilisé comme adjuvant dans les vaccins depuis près d’un siècle, car il renforce la réponse immunitaire de l’organisme. Les êtres humains y sont exposés quotidiennement – notamment par l’alimentation – et on en trouve même dans le lait maternel.
Bien que tous les vaccins n’en contiennent pas, la présence d’aluminium dans certains vaccins administrés aux enfants dans le cadre du calendrier vaccinal a suscité, de manière récurrente, des inquiétudes chez certains parents et dans les milieux antivaccins. Ces derniers redoutent – à rebours du consensus scientifique – que l’aluminium puisse surstimuler le système immunitaire des tout-petits ou nuire au développement cérébral. Ces craintes ont été amplifiées par la désinformation et la mésinformation circulant en ligne.
Pour aller plus loin
L’étude danoise a permis de tester ces hypothèses dans des conditions concrètes, en s’appuyant sur l’évolution progressive du programme de vaccination national, qui a intégré différents vaccins – et donc différents niveaux d’exposition à l’aluminium – au fil du temps.
Les chercheurs ont examiné avec attention l’existence éventuelle d’un effet dose : les enfants ayant reçu davantage de vaccins contenant de l’aluminium étaient-ils plus exposés à certains troubles chroniques ? Là encore, aucun lien n’a été identifié.
Un signal rassurant
« Il s’agit de la plus grande et de la plus rigoureuse étude observationnelle jamais menée sur la sécurité de l’exposition à l’aluminium vaccinal chez les enfants », a déclaré Edward Belongia, chercheur reconnu dans le domaine de la sécurité vaccinale, au média STAT News.
Le pédiatre Matthew Daley – dont des travaux antérieurs avaient soulevé des interrogations non résolues sur un lien possible entre aluminium et asthme – a salué les résultats danois. Il estime qu’ils apportent un surcroît de réassurance aux parents, en confirmant que le calendrier vaccinal recommandé n’augmente pas le risque d’asthme chez l’enfant.
La solidité de l’étude repose à la fois sur la taille exceptionnelle de l’échantillon et sur la fiabilité des bases de données sanitaires nationales danoises, qui ont permis de suivre pratiquement tous les enfants nés dans le pays pendant plus de vingt ans.
À une époque marquée par une défiance accrue envers les vaccins et la circulation massive de désinformation, ces résultats constituent une confirmation claire et rigoureuse de la sécurité et de l’utilité des vaccinations infantiles.
Comme toute étude observationnelle de grande ampleur, celle-ci présente néanmoins certaines limites. Le calendrier vaccinal danois ne correspond pas exactement à celui de tous les pays, et l’étude ne compare pas les enfants vaccinés à des enfants totalement non vaccinés — une telle comparaison aurait été contraire à l’éthique, car elle impliquerait de priver certains enfants des vaccins de base.
Mais dans le cadre des soins pédiatriques standards, son protocole permet de tirer des conclusions solides et fiables.
Pour les parents comme pour les professionnels de santé, le message de cette étude de référence est sans ambiguïté : les vaccins contenant des adjuvants à base d’aluminium sont sûrs. Dans un contexte de méfiance accrue et de désinformation virale, ces données viennent conforter l’importance des programmes de vaccination infantile.
Davantage de Priya Joi
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