Des camps de déplacés aux gares routières, la vaccination contre la COVID-19 concerne tous les habitants de Bamako
La campagne de vaccination contre la COVID-19 a débuté au Mali depuis mars 2021 avec l’appui de COVAX, un mécanisme codirigé par Gavi dont l’objectif est d'accélérer le développement et la fabrication des vaccins COVID-19, et de garantir un accès juste et équitable pour tous les pays du monde. À ce jour, plus de 1,4 million personnes ont été complètement vaccinées contre la COVID-19 selon les autorités sanitaires. En commune VI du district de Bamako, de multiples stratégies sont adoptées pour encourager la vaccination contre la COVID-19.
- 11 août 2022
- 4 min de lecture
- par Aliou Diallo
Bamako, la capitale économique et politique du Mali, est la ville la plus peuplée du pays avec plus de 4 millions d’habitants. Elle est aussi l’épicentre de la maladie à coronavirus. En plus d’être la plus peuplée de Bamako, la commune VI elle abrite plusieurs sites des personnes déplaces (PDI). Un groupe de personnes vulnérables face à la COVID-19.
Une stratégie de vaccination multiforme
Faire vacciner le maximum de personnes pour stopper la propagation de la COVID-19 est l’objectif des pouvoirs publics partout le monde. Ces campagnes de vaccination ciblent surtout les groupes de personnes vulnérables (les personnes âgées, celles ayant des comorbidités…). « Notre stratégie de lutte contre la COVID-19 repose sur la vaccination. C’est un moyen sûr et efficace » explique M. Abdala Diarra, maire chargé des questions sanitaires dans la commune VI.
« En plus des personnes déplacées, d’autres habitants ont reçu leur dose : c’était le Janssen, un vaccin à dose unique et donc très pratique »
Pour faire adhérer le maximum de personnes à la vaccination, plusieurs stratégies sont combinées par l’État et les collectivités. En commune VI, « nous utilisons les canaux de communication comme les radios communautaires, les notabilités traditionnelles, les communicateurs traditionnels. C’est une approche qui donne des bons résultats », affirme M. Diarra.
Adapter la stratégie vaccinale aux réalités du terrain est le credo des autorités sanitaires de la commune. Pour ce faire, plusieurs approches sont adoptées. « Aujourd’hui, nous faisons du bouche-à-oreille pour toucher tout le monde, jusqu’aux femmes de ménage », et pour vacciner le maximum de personnes, « nous avons des équipes de vaccination dans les grands lieux de concentrations comme les gares routières », complète-t-il.
Une approche particulière pour les populations-clés
Le Mali connait une crise multidimensionnelle. La crise sanitaire de 2020 s’est greffée à une crise sécuritaire aux conséquences graves. La commune VI accueille plusieurs sites de personnes ayant fui leurs localités à cause des attaques des groupes armés violents.
Ici, au centre Mabilé, vivent plusieurs centaines de personnes déplacées. L’endroit bouillonne de vie, mais les enfants vêtus sommairement et les femmes malnutries témoignent des difficultés dans lesquelles vivent les pensionnaires du site. Nous y retrouvons M. Tiemoko Traore, gestionnaire du site au compte de la Direction générale du développement social.
Des dispositifs de lavages de mains sont encore visibles mais ne sont plus trop utilisés. « Les kits de lavage de mains ne fonctionnent plus comme avant, les mesures de prévention ne sont plus respectées. Les personnes abritant ce centre ont été vaccinées et on leur dit que le vaccin immunise, donc ils n’ont plus aussi peur de la maladie », explique M. Traore.
Pour aller plus loin
Des campagnes de vaccination ont été organisées dans les sites d’accueils de personnes déplacés, la dernière en date ayant eu lieu sur le site de Torokrobogou. « En plus des personnes déplacées, d’autres habitants ont reçu leur dose : c’était le Janssen, un vaccin à dose unique et donc très pratique. Les populations font plus confiance à ce vaccin qu’aux autres. »
La courbe des contaminations à la COVID-19 est en baisse depuis le début de la vaccination. Une baisse qui s’accompagne de la diminution du respect des mesures barrières par les populations. « Au dernier trimestre, on n’a recensé que deux cas de COVID-19 en commune VI », a précisé l’élu communal Abdala Diarra, se félicitant de ce résultat « obtenu grâce à la vaccination ».
Si la maladie à coronavirus faisait énormément peur à ses débuts, aujourd’hui c’est bien moins le cas, grâce à la vaccination et à un taux de létalité faible surtout chez les jeunes - constituant la majorité de la population. Tous les cas de contamination à la COVID-19 ne sont répertoriés, et il y a beaucoup de cas sous la forme bénigne en circulation. Il est important de rester vigilant, conseille Mme. Massan Mahamane, soignante et vaccinatrice.
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