Et si le vaccin contre le VPH pouvait aussi aider à guérir les cancers déjà présents ?
Un « frein » du système immunitaire récemment identifié pourrait expliquer pourquoi les vaccins contre le VPH administrés après infection peinent à agir.
- 1 septembre 2025
- 2 min de lecture
- par Linda Geddes

Les vaccins qui préviennent les cancers liés au VPH sont une véritable réussite médicale.
Mais une fois le virus installé, leur efficacité reste limitée. Des chercheurs pensent désormais avoir trouvé pourquoi – et comment y remédier.
Le cancer du col de l’utérus est l’une des principales causes de décès par cancer chez les femmes dans le monde, et presque tous les cas sont liés à des souches à haut risque du virus du papillome humain (VPH).
Les vaccins existants contre le VPH sont extrêmement efficaces pour prévenir ces infections s’ils sont administrés avant l’exposition à ces virus très répandus, ce qui explique pourquoi ils sont proposés aux adolescents.
En revanche, les vaccins dits « thérapeutiques », qui pourraient être administrés après une exposition au VPH – par exemple à la suite d’un frottis anormal ou d’un diagnostic de cancer – restent pour l’instant d’une efficacité limitée.
Une nouvelle étude apporte des éclairages précieux : il semblerait que la souche de VPH la plus cancérigène, le VPH16, parvienne à contourner les défenses immunitaires en reprogrammant certaines cellules normalement chargées de protéger l’organisme contre le cancer.
Pour aller plus loin
Blocage immunitaire
Les recherches menées par Martin Kast, de la Keck School of Medicine de l’Université de Californie du Sud à Los Angeles, et ses collègues, se sont concentrées sur une protéine appelée interleukine-23 (IL-23), déjà impliquée dans les cancers du col de l’utérus et de la gorge.
À travers une série d’expériences sur des cultures cellulaires et des souris, ils ont découvert que le VPH incite les cellules immunitaires voisines à libérer cette protéine. Celle-ci empêche alors les lymphocytes T d’attaquer les cellules infectées par le virus, ce qui permet aux tumeurs de se développer.
« Pour éliminer le cancer, les cellules T doivent proliférer et détruire les cellules infectées. Mais l’IL-23 les empêche de fonctionner correctement, et la tumeur continue de croître », explique Kast.
Les chercheurs ont également constaté que bloquer l’IL-23 avec un anticorps déjà existant augmentait le nombre de cellules T autour des tumeurs liées au VPH.
Lorsqu’ils ont combiné cet anticorps avec un vaccin thérapeutique expérimental contre le VPH, la réponse immunitaire s’est avérée plus forte et la survie plus longue qu’avec l’un ou l’autre traitement seul. Les résultats ont été publiés dans le Journal for ImmunoTherapy of Cancer.
Comme les anticorps neutralisant l’IL-23 sont déjà approuvés par la Food and Drug Administration (FDA) américaine pour traiter le psoriasis et d’autres pathologies, cette piste pourrait offrir une approche prometteuse et rapide pour améliorer l’efficacité des vaccins thérapeutiques contre le VPH, souligne Kast.
Avec son équipe, il développe actuellement son propre vaccin thérapeutique, qui sera testé en combinaison avec ces anticorps bloquant l’IL-23.
Cette découverte pourrait aussi avoir des implications pour d’autres cancers non liés au VPH où l’IL-23 est présente en fortes concentrations, comme les cancers des testicules et de la vessie.
Davantage de Linda Geddes
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