Gavi obtient un nombre record de promesses de dons : le véritable défi commence pour vacciner les enfants du monde entier

Le Sommet mondial « Santé et prospérité grâce à la vaccination » a suscité un engagement exceptionnel des donateurs, avec un nombre inédit de promesses de soutien en faveur de Gavi, l’Alliance du vaccin.

  • 27 juin 2025
  • 4 min de lecture
  • par Personnel de Gavi
Sommet mondial : Santé et prospérité grâce à la vaccination. Gavi / Serena Vittorini
Sommet mondial : Santé et prospérité grâce à la vaccination. Gavi / Serena Vittorini
 

 

C’était un moment de détermination – et un rappel du travail qu’il reste à accomplir. Lors du Sommet mondial « Santé et prospérité grâce à la vaccination », le 25 juin 2025, les dirigeants du monde entier se sont réunis pour témoigner d’un soutien exceptionnel à Gavi, l’Alliance du vaccin, récoltant plus de 9 milliards de dollars de promesses de dons pour la prochaine période stratégique de cinq ans (2026–2030).

Même si ce montant reste en deçà des 11,9 milliards de dollars initialement appelés, d’autres engagements des donateurs sont attendus dans les mois à venir. Une stratégie pleinement financée sera essentielle pour permettre à Gavi d’atteindre ses objectifs : protéger 500 millions d’enfants contre des maladies évitables, éviter entre 8 et 9 millions de décès, renforcer les pare-feu contre les épidémies grâce à ses stocks d’urgence de vaccins, et générer 100 milliards de dollars de retombées économiques pour les pays.

Au cours du sommet, les responsables de Gavi se sont également engagés à jouer un rôle responsable dans la construction d’une architecture mondiale de la santé plus durable, fondée sur quatre principes : un recentrage sur les pays, leur autonomie, des mandats ciblés et des activités opérationnelles à durée limitée.

Mobilisation record

Aux côtés d’un engagement fort des donateurs traditionnels, le sommet a vu un nombre record de nouveaux donateurs se mobiliser pour soutenir l’action de Gavi, notamment d’anciens et actuels pays soutenus par l’Alliance, comme la République centrafricaine, l’Inde, l’Indonésie, le Rwanda et l’Ouganda, ainsi que des donateurs philanthropiques et issus du secteur privé. Les pays mettant en œuvre les programmes de Gavi ont également réaffirmé leur attachement au modèle de cofinancement de l’organisation.

L’Indonésie, en particulier, a été saluée comme « un excellent exemple » par Bill Gates, président de la Fondation Gates, qui a annoncé un engagement supplémentaire de 1,6 milliard de dollars, soulignant la solidité du partenariat de long terme avec Gavi. Le parcours de l’Indonésie, passée en vingt ans du statut de pays soutenu à celui de pays donateur, a été marqué par une promesse de contribution de 13 millions de dollars.

Un chemin que le président du Ghana, John Dramani Mahama, a déclaré vouloir suivre dans les prochaines années. « Nous espérons accélérer notre transition hors du soutien de Gavi d’ici 2030 », a-t-il déclaré. « J’espère que nous travaillerons dur pour suivre l’exemple de l’Indonésie et devenir, à notre tour, un pays donateur de Gavi. »

Au-delà des promesses de dons, plus de 4,5 milliards de dollars ont été mobilisés sous forme d’instruments financiers innovants et de nouveaux partenariats en appui aux systèmes de santé nationaux et à l’accès accéléré aux vaccins. Des économies allant jusqu’à 200 millions de dollars ont également été annoncées par les fabricants, ainsi que plus de 149 millions de dollars de partenariats privés axés sur la distribution des vaccins.

L’ère de la polycrise

Mais ces engagements, aussi remarquables soient-ils, doivent faire face à une montée rapide des besoins.

Les intervenants au sommet ont souligné que l’instabilité géopolitique, les effets croissants du changement climatique et le retrait de certains bailleurs de fonds clés rendaient la mission de Gavi plus urgente que jamais.

« L’aide internationale a baissé de 30 milliards de dollars rien que cette année », a alerté Bill Gates, avertissant que « les prochaines années pourraient marquer un recul ». Cela signifie, a-t-il ajouté, plus de mères se précipitant à l’hôpital avec leur bébé, et davantage de soignants confrontés à des épidémies avec des moyens insuffisants.

Mais comme l’a souligné le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez, le sommet a aussi été l’occasion de se projeter vers l’avenir : « Les conflits se multiplient, les crises sanitaires frappent les plus vulnérables… c’est pourquoi, aujourd’hui plus que jamais, il est nécessaire d’avancer. » La promesse espagnole de 130 millions d’euros s’inscrit dans un engagement européen global indispensable de 2 milliards d’euros, annoncé par Ursula von der Leyen au nom de l’Union européenne.

D’autres dirigeants ont souligné que le financement de Gavi représentait un acte d’espoir, à contre-courant de la posture défensive que de nombreux pays adoptent actuellement.

« Quelle pièce porteuse d’espoir », a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy, souriant en annonçant une promesse de contribution de 1,25 milliard de livres sterling, qu’il a qualifiée de « bon investissement ».

Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a lui aussi confirmé l’engagement de son pays : « Certains d’entre nous sont rentrés du sommet de l’OTAN pour être ici aujourd’hui et réaffirmer notre soutien à Gavi. Et je me disais que si nous pouvons consacrer 5 % de notre PIB à la défense dans les années à venir, alors nous pouvons certainement contribuer 5 millions d’euros à Gavi. »

Le président ghanéen John Dramani Mahama a repris cette comparaison : « Un bombardier B-2 Spirit coûte 2,3 milliards de dollars. Si l’on fait le calcul, ce que Gavi demande équivaut à la valeur de quatre de ces bombardiers. Le monde peut sûrement se permettre l’équivalent de quatre bombardiers B-2 pour sauver 500 millions d’enfants. C’est un choix que nous devons faire : entre ôter des vies et en sauver. »

Dans cette perspective, les 9 milliards de dollars déjà promis résonnent comme un vote collectif en faveur de la vie. D’autres bulletins restent à déposer.