
Depuis 2016, avec notre aide, près de 200 millions d’enfants supplémentaires ont pu être vaccinés, et nous sommes en avance par rapport à l’objectif de notre mission : vacciner 300 millions d’enfants d’ici 2020.
Dans les 68 pays soutenus par Gavi, la proportion d’enfants qui reçoivent la première dose de vaccin contre la rougeole a augmenté de trois points de pourcentage. Nous sommes donc en bonne voie pour atteindre cette cible. L’étendue de la protection a également augmenté de dix points de pourcentage au cours de la dernière année seulement, et de 21 points de pourcentage depuis le début de cette période stratégique. La progression soutenue de la couverture obtenue avec plusieurs nouveaux vaccins, notamment contre le pneumocoque, le rotavirus, la poliomyélite (vaccin inactivé) et la rubéole, témoigne également du succès de l’introduction de nouveaux vaccins et de l’intensification de la vaccination. Ces résultats, associés aux progrès réalisés par Gavi au niveau du renforcement des programmes de vaccination, des systèmes de distribution et de surveillance, ainsi que l’augmentation des stocks de vaccins, contribuent à protéger contre les épidémies et à réduire les menaces pour la sécurité sanitaire mondiale, et à faire du monde un endroit plus sûr pour tous.
Même si le nombre d’enfants vaccinés a augmenté de 4 % en 2018 par rapport à 2015, les dernières données indiquent que la proportion d’enfants ayant reçu les trois doses du vaccin DTC a stagné pendant cette période. Cela s’explique en partie par les problèmes aigus auxquels ont été confrontés quelques pays auparavant très performants. Ceci dit, il est néanmoins évident que l’évolution de la croissance démographique pose des problèmes grandissants.
Depuis sa création, Gavi a réussi à accroître régulièrement la couverture vaccinale malgré la croissance démographique soutenue dans les pays bénéficiant de son aide. Mais maintenant que les taux de fécondité les plus élevés se trouvent dans les pays fragiles ou touchés par des conflits, Gavi est confrontée à de nouvelles difficultés, en raison des défaillances des systèmes de santé de ces pays. Tandis que les pays plus prospères continuent de se désengager de l’appui de Gavi, la proportion de pays fragiles parmi ceux qui restent éligibles augmente. Cela signifie que le nombre d’enfants nés chaque année dans les pays qui bénéficieront de l’aide de Gavi au cours de la prochaine période stratégique devrait maintenant augmenter deux fois plus vite. Il sera donc plus difficile de maintenir la couverture vaccinale, et encore plus de réaliser notre ambition de l’accroître.
La bonne nouvelle, c’est que dans ces pays, les investissements de Gavi dans le renforcement des systèmes de santé et l’amélioration de l’aide technique, associés à un engagement politique plus fort, commencent à porter leurs fruits. Des avancées importantes résultent de cet engagement et du recentrage sur les communautés et les pays, où la couverture vaccinale est faible et le nombre d’enfants sous-vaccinés élevé.
Lorsqu’il a préparé la stratégie pour la période 2021-2025, le Conseil d’administration a tenu compte de ces observations pour développer une nouvelle approche visant à donner la priorité au "dernier kilomètre". Cette nouvelle stratégie (intitulée Gavi 5.0) organisée autour du principe d’équité, s’attachera à fournir un soutien plus personnalisé, mieux ciblé et plus adapté aux différents pays. En s’intéressant davantage aux problèmes d’égalité hommes-femmes, aux communautés, à la demande de vaccin et à l’innovation, en accordant la priorité aux vaccins à fort impact et en soutenant un plus grand nombre de vaccins, il sera possible de réduire le nombre d’enfants qui ne reçoivent aucun vaccin. En continuant inlassablement à façonner le marché et en s’intéressant davantage à la viabilité des programmes et à l’accompagnement des pays après l’arrêt du soutien de Gavi, nous parviendrons à réduire le risque de régression et à éviter que des millions d’enfants vulnérables échappent à la vaccination, même s’ils n’habitent pas dans des pays bénéficiant de notre aide.
Cette approche nous permettra non seulement d’atteindre les objectifs fixés pour la période actuelle, mais aussi de relever les nouveaux défis auxquels nous serons confrontés dans les années à venir. La capacité d’adaptation est au cœur du modèle de Gavi. Elle nous permettra de continuer à progresser, de protéger la planète et de faire en sorte que personne ne soit laissé de côté.
Pour Gavi, l’un des faits les plus marquants de 2018 aura été la propension considérable des pays à s’approprier leurs programmes.
C’est le signe que les gouvernements réalisent de plus en plus que les investissements dans la santé peuvent non seulement aider les communautés vulnérables à sortir de la pauvreté, mais aussi avoir des effets positifs sur l’économie. C’est un élément essentiel pour Gavi, car nous ne pouvons pas remplir notre mission de vacciner davantage d’enfants sans eux.
Le niveau d’investissement des pays dans la vaccination en est un bon exemple : 94 % des pays bénéficiant du soutien de Gavi s’étaient acquittés de leurs obligations de cofinancement fin 2018 ; c’est la proportion la plus élevée jamais obtenue depuis l’introduction du principe de cofinancement. Alors que seize pays ne sont plus éligibles à l’aide de Gavi et financent eux-mêmes intégralement leurs programmes de vaccination, 40 nouvelles introductions de vaccins ont été entièrement financées par les gouvernements des pays autosuffisants et des pays en cours de transition.
Les pays ont investi au total 124 millions de dollars US dans le cofinancement, et 238 millions de dollars US dans le financement intégral de leurs programmes de vaccination. C’est la preuve de l’engagement de leurs gouvernements, et de la validité du modèle de Gavi en matière d’aide à la mise en place et au financement durable de programmes de vaccination par les pays.
Mais un enfant sur dix n’est toujours pas complètement vacciné contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche. Il faut donc faire mieux. Pour cela, nous devons intensifier notre engagement politique, mobiliser les ministres de la Santé et des Finances, et intensifier nos efforts pour identifier et atteindre les poches d’inégalités au sein des pays. Parallèlement, nous étudions les moyens d’agir au niveau communautaire pour stimuler la demande de vaccin.
L’une des problématiques qui sera au centre de notre nouvelle stratégie pour la période 2021-2025 concerne les problèmes d’égalité des genres qui entravant l’accès à la vaccination. Qu’ils soient culturels, sociaux ou religieux, il est évident que ces obstacles peuvent dissuader les mères de faire vacciner leurs enfants. En améliorant notamment la communication entre agents de santé de première ligne, en mobilisant régulièrement les communautés pour sensibiliser la population, nous pouvons éliminer ces obstacles et faire en sorte que personne ne soit laissé de côté.
Les progrès constants de Gavi reposent sur l’implication des pays tant au niveau du gouvernement que des communautés. Il est donc logique que la campagne de reconstitution des ressources ait été lancée en présence des chefs d’État et des ministres africains à l’occasion de la 7e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique. Cette campagne culminera avec la conférence des donateurs qui aura lieu à Londres en 2020. Gavi est en bonne voie d’atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés actuellement, mais son succès à long terme ne dépend pas uniquement du soutien des donateurs et des partenaires de l’Alliance. En effet, c’est en donnant aux pays les moyens de se prendre en charge que nous réussirons à protéger la nouvelle génération et à préserver son avenir.
Mission et objectifs stratégiques
La mission de l’Alliance du Vaccin pour 2016–2020 est de sauver la vie des enfants et protéger la santé des populations en favorisant un accès équitable à la vaccination dans les pays à faible revenu.
Notre stratégie 2016-2020Mission et objectifs stratégiques
La mission de l’Alliance du Vaccin pour 2016–2020 est de sauver la vie des enfants et protéger la santé des populations en favorisant un accès équitable à la vaccination dans les pays à faible revenu.
Notre stratégie 2016-2020Cinq indicateurs de mission traduisent globalement nos aspirations pour la période 2016–2020. Ils mesurent notre impact sur le nombre d’enfants vaccinés et de décès évités à terme, sur les taux de mortalité des moins de cinq ans et les années perdues pour cause d’invalidité ou de décès (DALY) dans les pays que nous soutenons.
Nous suivons également la proportion de pays qui maintiennent avec succès tous les programmes de vaccination recommandés après l’arrêt de notre soutien financier, ce qui traduit l’importance croissante accordée à la pérennité de la vaccination.
Le nombre d’enfants vaccinés avec la dernière dose recommandée d’un des vaccins soutenus par Gavi dans le cadre de la vaccination systématiquea. Les sujets vaccinés dans le cadre de campagnes de vaccination ou d’activités de vaccination supplémentaires ne sont pas inclus.
En 2018, les pays ont vacciné 66 millions d’enfants supplémentaires (souvent avec plusieurs vaccins soutenus par Gavi), soit un recul par rapport aux 67 millions d’enfants vaccinés en 2017. Malgré tout, nous sommes toujours en bonne voie pour réussir, avec les pays, à vacciner 300 millions d’enfants supplémentaires au cours de la période stratégique 2016–2020. 198 millions d’enfants ont été vaccinés entre 2016 et 2018.
a – Pour éviter de compter deux fois les enfants qui reçoivent plusieurs vaccins, nous ne prenons en compte que le vaccin soutenu par Gavi ayant le niveau de couverture le plus élevé dans chaque pays.
Le nombre de décès qui devraient être évités à terme grâce aux vaccins financés par Gavi dans les pays que nous soutenons.
En 2018, les pays ont évité à terme environ 1,7 million de décès grâce aux vaccins soutenus par Gavi. Avec les quelque 1,3 million de décès évités en 2017, nous sommes en bonne voie pour réussir, avec les pays, à éviter à terme cinq à six millions de décès grâce aux vaccinations effectuées au cours de la période 2016-2020.
La probabilité moyenne qu’un enfant né dans l’un des pays soutenus par Gavi meure avant l’âge de cinq ans.
Le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans est passé de 61 à 59 décès pour 1 000 naissances vivantes entre 2016 et 2017. Nous sommes donc en bonne voie pour atteindre notre objectif de 58 décès pour 1 000 naissances vivantes à la fin de 2020. Les estimations de 2018 seront disponibles fin 2019.
Le nombre d’années de vie en bonne santé gagnées grâce aux vaccins soutenus par Gavi. Elles s’évaluent en DALY (pour Disability- Adjusted Life Years) qui mesure le nombre d’années de vie en bonne santé perdues pour cause d’invalidité ou de décès prématuré.
Grâce à notre appui, les pays ont gagné environ 80 millions d’années de vie en bonne santé en 2018, contre 63 millions environ en 2017. Nous sommes en bonne voie pour atteindre notre objectif de 250 millions d’années de vie en bonne santé gagnées d’ici 2020.
Le pourcentage de pays qui continuent à administrer tous les vaccins recommandés dans le cadre de leurs programmes de vaccination systématique après l’arrêt du financement Gavi. Cet indicateur couvre tous les vaccins recommandés par les autorités nationales pour la vaccination systématique, et pas seulement ceux qui bénéficiaient auparavant du soutien de Gavi.
Tous les pays qui ne sont plus éligibles au soutien de Gavi ont continué à mettre en œuvre tous les programmes de vaccination systématique recommandés tout au long de 2018.
Le pourcentage d’enfants ayant reçu les trois doses du vaccin pentavalent, qui protège contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche (DTC3), l’hépatite B et Hib, et la première dose du vaccin contre la rougeole dans les pays soutenus par Gavi.
Ces deux vaccins font partie des programmes de vaccination systématique de tous les pays bénéficiant du soutien de Gavi. Leurs estimations de couverture fournissent un indicateur fiable de la proportion d’enfants ayant accès aux services de vaccination de base.
La couverture moyenne de la première dose du vaccin contre la rougeole s’est stabilisée à 81 % dans les pays soutenus par Gavi. Alors qu’elle a augmenté entre 2015 et 2017, la couverture avec trois doses de vaccin pentavalent a légèrement diminué depuis, ce qui compromet notre capacité à atteindre notre objectif 2020.
Cette tendance à la stagnation est particulièrement évidente dans les seize pays ont vu leur couverture diminuer en 2018, ce qui nous rappelle que même les pays qui présentent une couverture vaccinale élevée au moment de la transition peuvent régresser.
En raison de la croissance démographique, les taux de couverture sont en stagnation alors que les pays continuent à vacciner le même nombre d’enfants qu’auparavant. Le nombre total d’enfants ayant reçu les trois doses de vaccin DTC s’est maintenu à plus de 64 millions en 2018 dans les pays soutenus par Gavi.
Le pourcentage d’enfants ayant reçu la totalité des doses de vaccins recommandés dans tous les pays soutenus par Gavi et la totalité des doses de trois vaccins spécifiques à certaines régions.
La couverture de ces vaccins a atteint en moyenne 52 % en 2018, soit une augmentation de dix points de pourcentage par rapport à 2017. Les progrès ont été conformes à notre objectif de 2018 - et nous sommes en bonne voie d'atteindre notre objectif de 63 % en 2020.
Le pourcentage moyen des districts, à travers les pays que nous soutenons, dans lesquels la couverture avec les trois doses de vaccin pentavalent est égale ou supérieure à 80 %. Dans le cadre d'un effort accru visant à garantir la disponibilité de données infranationales précises pour mesurer l'équité, l'OMS et l'UNICEF ont commencé à communiquer chaque année des données de couverture ventilées par région géographique.
Dans les pays soutenus par Gavi, la proportion de districts dans lesquels la couverture avec les trois doses de vaccin pentavalent est égale ou supérieure à 80 % est passée de 83 % en 2017 à 81 % en 2018. À l'heure actuelle, il ne semble pas que nous puissions atteindre notre objectif de 89 % pour 2020. Cet indicateur ne couvre toutefois pas le même ensemble de pays chaque année, ce qui rend le suivi des progrès difficile.
L'Alliance fait partie du nouveau Groupe de référence sur l'équité (dirigé par la Fondation Bill & Melinda Gates et l'UNICEF), qui vise à générer des idées novatrices pour accélérer les progrès en matière d'équité dans la vaccination dans quatre contextes principaux : les zones urbaines pauvres, les zones rurales reculées, les zones de conflit et les obstacles liés au genre. Le groupe a commencé à formuler des recommandations à l'intention des décideurs de niveaux national et international.
La différence moyenne de couverture avec les trois doses de vaccin pentavalent entre les 20 % les plus pauvres et les 20 % les plus riches de la population dans les pays soutenus par Gavi pour lesquels des données récentes sont disponibles.
L'écart moyen de couverture vaccinale entre le quintile le plus riche et le quintile le plus pauvre dans les pays soutenus par Gavi stagne à 18 % depuis 2015. L'absence de progrès sur cet indicateur signifie que nous ne sommes pas en voie d’atteindre notre objectif de 15 % pour 2020.
Toutefois, certaines tendances positives ont été observées en 2018. Quatre des huit pays ayant fait l'objet de nouvelles enquêtes ont fait état d'une réduction des inégalités entre les groupes de revenu. Par exemple, la Guinée, le Pakistan et le Sénégal ont montré une réduction moyenne des inégalités de richesse de douze points de pourcentage. En raison de la faible disponibilité des données récentes, il demeure difficile de mesurer les changements avec précision.
La différence moyenne de couverture vaccinale entre les enfants dont la mère (ou la femme qui s’en occupe) n’a pas été scolarisée et ceux dont la mère a au moins terminé ses études secondaires. Nous utilisons les trois doses de vaccin pentavalent pour cet indicateur, qui s’applique à tous les pays soutenus par Gavi disposant de résultats d'enquêtes récentes.
L'écart moyen dans la couverture avec trois doses de vaccin pentavalent chez les enfants de mères éduquées et non éduquées s'est stabilisé à 17 % dans les pays soutenus par Gavi, soit seulement un point de pourcentage en dessous du niveau de 2015. Des enquêtes récentes effectuées en Guinée, au Pakistan et au Sénégal ont montré une baisse moyenne de huit points de pourcentage des inégalités en matière d'éducation maternelle ; il faudrait des progrès similaires dans davantage de pays pour atteindre notre objectif de 14 % en 2020.
Il est difficile de suivre cet indicateur avec précision en raison de l'absence de données récentes.
Le score moyen obtenu par les pays bénéficiant du soutien de Gavi qui ont procédé à l’évaluation de leur capacité à gérer la chaîne de distribution des vaccins à l’aide de l’outil GEV (Gestion efficace des vaccins) de l’OMS. Cet indicateur leur permet d’évaluer la performance de leur chaîne d’approvisionnement en fonction de critères établis par rapport aux meilleures pratiques, d’identifier ses défaillances et d’y remédier. Parmi les critères utilisés figurent la gestion des stocks de vaccins, les capacités de stockage au froid, les ressources humaines et les systèmes d’information disponibles.
De solides chaînes d’approvisionnement sont essentielles pour que les districts puissent disposer des vaccins nécessaires en lieu et en temps voulus. Les vaccins doivent être stockés à la bonne température et sans rupture de la chaîne du froid, pour qu’ils restent efficaces et sûrs.
Les pays soutenus par Gavi ont obtenu un score GEV moyen de 70 % en 2018, contre 68 % en 2017. Nous sommes sur la bonne voie pour atteindre l’objectif de 72 % à l’horizon 2020.
Une nouvelle évaluation GEV réalisée en 2018 dans neuf pays a montré qu’ils avaient tous amélioré leur score composite, avec une amélioration moyenne de onze points de pourcentage. En outre, 25 % des pays avaient des scores GEV égaux ou supérieurs à 80 % - norme définie par l’OMS pour le bon fonctionnement des chaînes d’approvisionnement - contre 15 % en 2016.
La plupart des améliorations récentes ont été constatées dans les quatre domaines bénéficiant des investissements de Gavi : stockage et transport ; infrastructures et équipements ; gestion de la chaine de distribution des vaccins et maintenance.
La proportion de pays soutenus par Gavi dont les différentes estimations de la couverture vaccinale présentent un écart de moins de dix points de pourcentage.
Cet indicateur reflète le degré de cohérence entre les différentes estimations de la couverture vaccinale. La « couverture vaccinale administrative » fait référence aux estimations fondées sur les données nationales communiquées chaque année par le pays lui-même. La « couverture vaccinale d’après les enquêtes » désigne les estimations fondées sur les données recueillies dans le cadre des enquêtes auprès des ménages, notamment les enquêtes démographiques et de santé, généralement réalisées tous les trois à cinq ans.
Les données de couverture fournies par l’administration et celles obtenues par les enquêtes diffèrent de moins de dix points de pourcentage pour 45 % des pays, contre 47 % en 2017. Cela signifie que nous risquons de ne pas atteindre notre cible de 55 % à l’horizon 2020.
La révision des estimations de la couverture vaccinale nationale (WUENIC) des dernières années illustre la difficulté de ces mesures. Dans un effort constant d'amélioration de la qualité des données, et avec l'appui du domaine stratégique prioritaire de Gavi « Amélioration des données », l'OMS et l'UNICEF procèdent actuellement à un examen de la méthode utilisée pour les estimations WUENIC, notamment en procédant à des comparaisons entre différentes méthodes.
La couverture avec la première dose de vaccin pentavalent et le taux d'abandon entre la première et la troisième dose dans les pays qui bénéficient de notre soutien.
Prises ensemble, ces deux mesures donnent une bonne idée de la capacité des systèmes de santé à assurer la vaccination. Une couverture élevée avec la première dose associée à de faibles taux d'abandon entre la première et la troisième dose caractérise les systèmes de santé solides, capable d'atteindre et de vacciner pleinement les enfants avec le nombre requis de doses. Les services de vaccination plus faibles peuvent réussir à atteindre les enfants avec la première dose, mais pas avec trois doses.
Dans les pays soutenus par Gavi, la couverture avec la première dose de vaccin pentavalent stagne toujours à 87 % pour la troisième année consécutive, après être passée de 86 % à 87 % en 2015. Nous ne sommes pas sur la bonne voie pour atteindre notre objectif de 90 % à l’horizon 2020.
Le taux d'abandon a été de 7 %, contre 6 % en 2017. Là encore, nous ne sommes pas en bonne voie pour atteindre notre objectif de 4 % pour cet indicateur.
Le pourcentage de pays bénéficiant de notre aide qui atteignent notre objectif d’intégration des services de soins prénatals et de vaccination. Pour répondre à cet objectif, les niveaux de couverture pour quatre interventions (soins prénatals et administration des vaccins contre le tétanos néonatal et la rougeole et du vaccin pentavalent) doivent tous dépasser 70 % et se situer à moins de dix points de pourcentage les uns des autres.
Si ces services complémentaires atteignent des niveaux de couverture similaires, on peut généralement en déduire que les liens qui les unissent sont solides et que la coordination est effective.
Des progrès ont été réalisés dans ce domaine, mais cette année, le pourcentage de pays répondant aux critères définis est retombé à 35 %, alors qu’il était de 41 % l'année précédente, ce qui est inférieur à l'objectif de 38 % à l’horizon 2020.
Gavi préconise vivement les approches intégrées qui combinent, par exemple, des programmes de vaccination contre le rotavirus, le pneumocoque, le VPH et la rougeole avec des plans complets de réduction de la charge de morbidité de la diarrhée, de la pneumonie et du cancer du col de l’utérus. Le soutien de Gavi aux campagnes de vaccination contre la rougeole inclut également la distribution de vitamine A et de vermifuge. Le financement du stock de vaccin contre le choléra s’inscrit aussi dans les activités multisectorielles de lutte contre la maladie. Les vaccins qui feront à l’avenir partie de la stratégie d’investissement (VIS, pour Vaccine Investment Strategy) offrent de nouvelles possibilités d'approches multisectorielles intégrées.
Le pourcentage de pays bénéficiant de notre soutien qui satisfont à nos critères de participation de la société civile aux programmes nationaux de vaccination dans le but d'améliorer la couverture et l'équité.
Nous utilisons trois critères pour évaluer le niveau de mobilisation de la société civile :
24 % des pays soutenus par Gavi ont satisfait aux trois critères, contre 18 % en 2017. Nous sommes toutefois encore loin de notre objectif de 43 % à l’horizon 2020.
Le pourcentage de pays en phase de transition accélérée qui sont en passe de réussir leur transition. Un pays est sur la bonne voie si :
A la fin de l'année, 56 % des pays en phase de transition accélérée étaient en passe de réussir leur transition. Ce chiffre est inférieur à l'objectif de 75 %. Les pays en mauvaise posture, à savoir le Nigéria, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les Îles Salomon et le Vietnam – l’étaient en raison de la faible couverture du DTC3. Si l’on inclut dans les calculs à la fois les pays en phase de transition et les pays qui ont terminé leur transition et sont autonomes, la performance globale atteint 75 %.
Le Nigéria et à la Papouasie-Nouvelle-Guinée bénéficient maintenant de stratégies spécifiquement adaptées qui prévoient des investissements ciblés sur l’amélioration de la couverture vaccinale. La baisse de 19 points de pourcentage de la couverture observée au Vietnam en 2018 résulte d'un changement de vaccin pentavalent et des pénuries d'approvisionnement qui s’en sont suivies ; ces problèmes ont maintenant été résolus. Pour les Îles Salomon, la couverture vaccinale de 2018 (85 %) est inférieure à celle qui avait été rapportée en 2016 (94 %), mais correspond plus ou moins à l'estimation récemment publiée (83 %) pour 2017.
Au total, les pays en phase de transition et les pays qui ont terminé la transition ont entièrement financé eux-mêmes 40 programmes de vaccination, contre 27 en 2017. En 2018, le montant des financements des pays autosuffisants, combiné à la quote-part de cofinancement de l'Inde, a atteint 301 millions de dollars US, soit une augmentation substantielle par rapport aux 160 millions de dollars US en 2017. Cette augmentation est due en grande partie à l'Inde, où l'appui catalytique de Gavi a contribué à débloquer le financement intérieur, le pays s'autofinançant à hauteur de 238 millions de dollars US en 2018, contre 112 millions de dollars US en 2017.
Fin 2018, seize pays (Angola, Arménie, Azerbaïdjan, Bhoutan, Bolivie, Congo, Cuba, Géorgie, Guyana, Honduras, Indonésie, Kiribati, Mongolie, Moldavie, Sri Lanka, Timor-Leste) n’étaient plus éligibles à l’aide de Gavi.
A partir du 1er janvier 2019, le Congo redeviendra éligible et la Syrie, qui n'avait jamais bénéficié du soutien de Gavi, deviendra éligible. Tous les pays qui ne sont plus éligibles financent eux-mêmes intégralement tous les programmes de vaccination introduits avec le soutien de Gavi et onze de ces pays ont déjà atteint des taux de couverture avec le DTC3 de 90 % ou plus.
Le pourcentage de pays ayant respecté leurs engagements de cofinancement à la fin de l'année ou ayant payé l'intégralité de leurs arriérés au cours des douze derniers mois.
Tous les pays avaient respecté leurs engagements de cofinancement de 2017 au cours de l’année ou payé la totalité de leurs arriérés en 2018. En outre, 49 pays sur 52 (94 %) se sont acquittés de leurs obligations pour 2018 dans les délais impartis. Seuls trois pays - le Cameroun, le Ghana et la Sierra Leone – se sont retrouvés en défaut de paiements de leur contribution de 2018 ; c’est la proportion la plus faible depuis l'introduction de la politique de cofinancement.
En 2019, l'Alliance s’impliquera davantage auprès de ces trois pays pour les aider à planifier le paiement de leurs arriérés et à atténuer à l’avenir le risque de défaillances. Globalement, les pays ont payé 95 % de leurs obligations de cofinancement avant la fin de l’année 2018 (contre 90 % l'année précédente) et ont cofinancé ou autofinancé 226 programmes, contre 197 l'année précédente.
Le pourcentage de pays qui ont augmenté le montant de leurs investissements dans la vaccination systématique pour chaque enfant par rapport à 2015. Cet indicateur prend en compte la totalité des vaccins inclus dans le programme national, et pas seulement ceux qui sont pris en charge par Gavi. Il intègre également les dépenses relatives aux produits connexes tels que le matériel d'injection.
54 % des pays soutenus par Gavi ont augmenté leurs investissements dans la vaccination systématique entre 2016 et 2017. Les données de 2018 seront disponibles en novembre 2019. L'objectif 2020 est une augmentation de l'investissement dans la vaccination par enfant dans tous les pays soutenus par Gavi.
D'autres sources montrent également que l’investissement dans les vaccins augmente dans les pays à faible revenu. Par exemple, le rapport 2018 du Plan d'action mondial pour les vaccins (GVAP) a montré une augmentation de 130 % des dépenses publiques allouées à la vaccination dans la région Afrique depuis 2010.
La note moyenne des pays bénéficiant du soutien de Gavi, selon notre barème relatif aux modalités de gestion et d'évaluation des programmes nationaux de vaccination. Avec cet indicateur, nous évaluons la performance et l'efficacité des organismes qui gèrent les programmes de vaccination, notamment le Programme élargi de vaccination (PEV), les mécanismes de coordination entre les différentes instances et les groupes techniques consultatifs sur la vaccination (GTCV) des différents pays.
Les pays soutenus par Gavi ont obtenu un score moyen de 2,5 sur 4,0 lors de l'évaluation de leurs capacités institutionnelles, contre 2,4 en 2017. Cela signifie que l'Alliance devrait pouvoir atteindre son objectif de 2,7 à l’horizon 2020.
Le nombre de vaccins du portefeuille de Gavi disponibles sur le marché de manière constante et en quantité suffisante pour répondre à la demande.
À la fin de l’année, l’approvisionnement du marché était suffisant et ininterrompu pour huit vaccins – de même qu’en 2017.
Le niveau de l’offre a répondu à la définition d’un approvisionnement suffisant et constant pour le vaccin oral contre le choléra, les vaccins contre l’encéphalite japonaise, la fièvre jaune, la méningite A, le vaccin pentavalent, les vaccins contre le pneumocoque, la rougeole et le vaccine combiné rougeole- rubéole. Cela représente 73 % de la cible de 2020, fixée à onze vaccins.
Le prix moyen pondéré des vaccins pentavalent, antipneumococcique et antirotavirus pour la vaccination complète d’un enfant.
Fin 2018, le coût global des vaccins pentavalent, antipneumococcique et antirotavirus nécessaires pour la vaccination complète d’un enfant était en moyenne de 15,90 dollars US. Cela représente une baisse de 21 % par rapport au prix de référence de 2015 (20,01 dollars US) et de 4 % par rapport au prix de 2017 (16,63 dollars US).
Cette nouvelle baisse est due à la diminution récente du prix des vaccins antipneumococcique et antirotavirus. Le prix du vaccin contre le pneumocoque a baissé en début d'année grâce à un accord conclu en 2016, tandis que le prix moyen pondéré du vaccin antirotavirus a baissé d'environ 10 % avec l’entrée sur le marché d’un nouveau producteur. Le prix du vaccin pentavalent est resté plus ou moins stable après une baisse substantielle (43 %) en 2017 ; ce statu quo a été atteint grâce aux efforts soutenus des partenaires de l'Alliance pour assurer la stabilité des prix pour les pays et les producteurs.
Le nombre de vaccins et autres produits connexes dont les qualités se sont améliorées par rapport à l'année de référence.
depuis 2015, sept nouveaux produits aux caractéristiques améliorées ont été préqualifiés par l'OMS et achetés par Gavi, dont deux en 2018. Notre objectif cumulé est de dix nouveaux produits à l’horizon 2020.
Les nouveaux produits introduits en 2018 correspondent à de nouvelles présentations des vaccins anticholérique et antipneumococcique, moins exigeantes en ce qui concerne la chaîne du froid. Le vaccin oral contre le choléra peut être transporté et stocké, jusqu'à quatorze jours, à des températures pouvant aller jusqu'à 40°C. Le nouveau conditionnement du vaccin contre le pneumocoque en flacons de quatre doses permet de réduire les volumes à stocker et à transporter, ce qui facilite le respect de la chaîne du froid.
Le nombre de vaccins du portefeuille de Gavi dont la dynamique de marché est considérée comme très saine ou modérément saine. Le marché de chaque vaccin est évalué comme ayant une dynamique très saine, modérément saine, faiblement saine, ou pas du tout saine.
Trois vaccins ont été considérés comme ayant une dynamique de marché très saine ou modérément saine en 2018, sans changement par rapport à 2017.
Le marché du vaccin pentavalent est parvenu à maturité et conserve sa notation « dynamique modérément saine ». Comme nous l’avons vu plus haut, les prix ont considérablement chuté en 2017, mais il est nécessaire de s’assurer, par un suivi attentif, la pérennité de cet approvisionnement.
Le marché du vaccin contre la fièvre jaune a également conservé sa note « dynamique modérément saine ». L'augmentation de l'offre a permis de répondre tout au long de l'année à la demande de vaccination systématique et de campagnes de vaccination, mais là encore, il convient d’être attentif pour maintenir cet équilibre.
Le marché du vaccin antipneumococcique a lui aussi été considéré comme « modérément sain » en 2018, mais il faudrait augmenter le nombre de producteurs si l'on veut améliorer encore sa dynamique.
Les huit autres vaccins ont été classés comme ayant une dynamique de marché « faiblement saine » ou un approvisionnement insuffisant.
Déclaration de Gavi en réponse aux commentaires formulés par le Secrétaire à la Santé et aux Services sociaux des États-Unis au Sommet mondial : Santé et prospérité grâce à la vaccination, tenu à Bruxelles le 25 juin 2025.
Déclaration de Gavi sur l’architecture de la santé mondiale
Constatant que des progrès considérables en matière de capital humain et de survie ont été réalisés grâce aux investissements internationaux dans la santé durant les 25 années qui ont suivi le lancement des objectifs du Millénaire pour le…
Gavi, l’Alliance du Vaccin et la Banque asiatique de développement ont signé un nouvel accord de coopération pour soutenir le financement durable de la santé et de la vaccination dans les pays auxquels ils viennent en aide.
Les pays à faible revenu consacrent un montant record de 250 millions de dollars US à la vaccination
En 2024, les pays à faible revenu soutenus par Gavi, l’Alliance du Vaccin, ont contribué à hauteur de plus de 250 millions de dollars US à leurs propres programmes de vaccination, un chiffre record.
Gavi se félicite de l’adoption de l’Accord sur les pandémies
Gavi, l’Alliance du Vaccin, se félicite de l’adoption aujourd’hui de l’Accord sur les pandémies lors de la 78ème Assemblée mondiale de la Santé.