Bruxelles, 25 juin 2025 – Constatant que des progrès considérables en matière de capital humain et de survie ont été réalisés grâce aux investissements internationaux dans la santé durant les 25 années qui ont suivi le lancement des objectifs du Millénaire pour le développement et, par la suite, des objectifs de développement durable ;
Considérant que le nombre d’enfants qui meurent avant l’âge de 5 ans a diminué de moitié, que la mortalité d’enfants due à des maladies évitables a baissé de 70 % et que l’espérance de vie à la naissance a augmenté de 8 ans en moyenne dans les pays du Sud ;
Reconnaissant que, tout en produisant cet impact, ces investissements ont conduit à la création de multiples organisations, initiatives et projets présentant un degré croissant de redondance dans les mandats, d’inefficacité et de complexité pour les pays partenaires du Sud ;
Et reconnaissant qu’il est essentiel d’aligner une aide publique au développement qui s’amenuise sur les priorités et les stratégies de développement des pays bénéficiaires, tel qu’énoncé récemment dans l’Agenda de Lusaka ;
Gavi s’engage, au Sommet mondial : Santé et prospérité grâce à la vaccination organisé conjointement par l’Union européenne, la Fondation Gates et Gavi le 25 juin 2025 : i) à mettre en œuvre un ambitieux programme de réforme interne dans le cadre de l’initiative Gavi Leap ; ii) à prendre un engagement en faveur d’une participation significative et approfondie avec d’autres organisations de la santé mondiale afin de créer des synergies ; et 3) à participer proactivement à la réforme de l’architecture de la santé mondiale, sachant que les principes qui sous-tendent l’initiative Gavi Leap pourraient bien servir de catalyseur à la réforme de l’architecture de la santé mondiale.
Ces engagements reposent sur la conviction sincère qu’il est urgent de nous réformer et de réformer l’architecture dans laquelle nous évoluons.
PRINCIPES DE LA RÉFORME DE L’ARCHITECTURE DE LA SANTÉ MONDIALE
- Centrage sur les pays : donner aux pays plus d’autonomie, simplifier les processus et promouvoir des approches équitables qui tiennent compte des besoins des pays et des communautés.
- Souveraineté des pays : aider les pays à s’affranchir complètement du soutien des donateurs.
- Mandats limités : les organisations et les institutions fonctionnent selon leurs avantages comparatifs, en évitant les doubles emplois et la fragmentation.
- Durée de vie limitée : les organisations et les institutions s’engagent à fixer une date pour cesser leurs activités et se concentrer sur les biens publics mondiaux.
ENGAGEMENTS
Réformes internes de Gavi – menées par le programme LEAP
Gavi Leap est un programme de transformation radicale qui prévoit l’adoption de nouvelles méthodes de travail qui permettront à Gavi d’atteindre les objectifs ambitieux de sa prochaine stratégie quinquennale. Il s’agit d’une action rapide qui répond aux impératifs identifiés dans l’agenda de Lusaka, qui place les pays au centre et qui simplifie les procédures opérationnelles et le financement. Dans le cadre de ses nombreux et importants changements institutionnels, Gavi prend les engagements suivants.
- Restructurer radicalement le Secrétariat afin d’atteindre le degré de rationalisation et de flexibilité nécessaire durant cette période de changement sans précédent ; réduire les coûts du Secrétariat (d’au moins 30 %) d’ici 2026, avec des freins et contrepoids et une transparence considérablement améliorés ; envisager de déplacer nos activités plus près de nos pays partenaires.
- Mettre les pays au premier rang en accordant davantage de pouvoir décisionnel aux pays en ce qui concerne leurs ressources financières ; faciliter la collaboration des pays et des communautés avec Gavi, notamment par la fusion de huit enveloppes de financement différentes en un seul dispositif de soutien stratégique aligné sur les priorités nationales d’ici la fin de 2026.
- Se tenir et tenir ses partenaires imputables des résultats au moyen de nouveaux partenariats et d’un cadre d’évaluation de la performance.
- Utiliser les nouveaux partenariats avec les banques multilatérales de développement et les mécanismes de financement innovant (y compris avec le secteur privé), qui se chiffrent à plusieurs milliards de dollars, pour que les investissements de Gavi visant à intégrer la vaccination dans les systèmes de santé des pays aillent plus loin. L’objectif est d’au moins doubler le nombre de projets visant à encourager les pays à financer leurs propres systèmes de santé entre 2026 et 2030.
- D’ici la fin de 2026, et en consultation avec le Conseil d’administration, établir une feuille de route pour la transition progressive des fonctions opérationnelles de Gavi au niveau des pays vers des partenaires nationaux, régionaux ou autres. Cette transition doit être étayée par des mesures incitant fortement les pays à assumer davantage leur leadership, leur autonomie et leur responsabilité financière à l’égard des programmes de vaccination, et permettant à Gavi de se concentrer sur ses rôles à l’échelle mondiale, comme l’orientation des marchés, l’assurance d’un approvisionnement durable et abordable en vaccins, ainsi qu’une expertise et une assistance technique spécialisées si nécessaire.
- Réaliser des économies supplémentaires en multipliant les services partagés au Campus de la santé mondiale.
Une fusion jusqu’au dernier kilomètre – y compris une collaboration plus étroite avec le Fonds mondial, l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite (IMEP), le Mécanisme de financement mondial (GFF) et d’autres
Parallèlement aux réformes internes, Gavi Leap engage également l’Alliance à améliorer considérablement la coordination avec ses proches partenaires, surtout dans un aspect clé : l’alignement de la prestation des services dans les pays, au dernier kilomètre, pour ceux qui en ont le plus besoin. Pour concrétiser cette ambition, Gavi prend les engagements suivants.
- Encourager et, en pratique, faciliter les activités au dernier kilomètre – notamment l’alignement sur les cycles de subvention, un modèle intégré d’investissement dans les systèmes de santé, avec transparence complète et analyses synchronisées – avec tous les partenaires qui investissent dans les pays sur le terrain, couvrant environ 1,5 milliard de dollars de Gavi durant la prochaine période stratégique.
- Intégrer les programmes de lutte contre le paludisme, à travers un soutien conjoint des plans nationaux par Gavi et le Fonds mondial, dans au moins 80 % des pays où le vaccin contre le paludisme aura été introduit d’ici la fin de 2027, avec l’ambition d’atteindre davantage de pays.
- Envisager des options radicales concernant Gavi et le Fonds mondial, ainsi que Gavi et l’IMEP.
- Élaborer un plan d’action mondial visant à améliorer la couverture des vaccins contre la poliomyélite et à intégrer la planification pendant et en dehors des campagnes, dans les 31 pays desservis à la fois par Gavi et l’IMEP, avec une première mise à jour d’ici octobre 2025.
- Appuyer l’élaboration et l’approbation au niveau du Conseil d’administration d’approches conjointes avec le Fonds mondial (paludisme) et l’IMEP (poliomyélite), et d’autres partenaires et domaines clés à mesure que des synergies sont identifiées, d’ici la fin de 2027.
Global Health Leap – les idées de Gavi au service d’une réforme de l’architecture de la santé mondiale
Les quatre principes de Gavi Leap pourraient servir de référence pour une réforme élargie de la santé mondiale visant à améliorer la santé et les conditions de vie des personnes les plus nécessiteuses au cours de cette période de changement sans précédent. Gavi est prête à catalyser ce changement en prenant les engagements suivants.
- Proposer des réformes radicales et participer activement aux processus.
- Jouer un rôle dans la mise sur pied d’une coalition de volontaires et appuyer la création d’une commission ou d’un panel indépendant de haut niveau dont le mandat serait d’améliorer la cohérence et l’intégration dans la santé mondiale, notamment en assurant la « fusion de la prestation au dernier kilomètre ».
- Inciter les organisations internationales et les initiatives mondiales concernées à revoir leurs politiques de cofinancement et de transition, afin que celles-ci favorisent l’intégration et la cohérence avec l’architecture globale, conformément au principe de la souveraineté des pays.