Vaccin contre le VPH : pourquoi il est proposé dès l’adolescence, et ce que les parents doivent savoir
Le vaccin contre le VPH est plus efficace lorsqu’il est administré au bon moment, avant toute exposition au virus.
- 17 octobre 2025
- 6 min de lecture
- par Linda Geddes

Le vaccin contre le VPH expliqué : pourquoi il est administré avant l’âge adulte
- Le VPH est très contagieux et se transmet principalement par contact sexuel. Le vaccin est d’autant plus efficace qu’il est administré avant toute exposition au virus.
- Des études montrent que la vaccination des filles âgées de 9 à 14 ans offre le meilleur bénéfice biologique et de santé publique.
- Selon des modélisations réalisées dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, cibler la vaccination sur les adolescentes de 15 à 20 ans reste beaucoup plus efficace que de vacciner les garçons ou les jeunes femmes plus âgées, surtout dans les contextes où les ressources sont limitées. Vacciner les garçons ou les femmes de 18 ans et plus nécessite davantage de doses pour prévenir le même nombre de cas de cancer, et s’avère moins rentable.
- Enfin, des études immunologiques ont montré que les jeunes adolescentes développent une réponse immunitaire plus forte au vaccin contre le VPH que les groupes plus âgés.
Le cancer du col de l’utérus est l’une des principales causes de décès par cancer chez les femmes dans le monde, et le virus du papillome humain (VPH) en est la cause principale.
Le vaccin contre le VPH peut prévenir jusqu’à 90 % des cancers du col de l’utérus, sans parler d’autres cancers également provoqués par ce virus. Pourtant, certains parents se demandent pourquoi ce vaccin est surtout proposé aux adolescentes, plutôt qu’à l’ensemble de la population plus tard.
La réponse est simple : le vaccin contre le VPH est plus efficace lorsqu’il est administré tôt, car il permet de développer une protection durable contre les cancers liés au VPH. Voici ce que la science nous apprend sur la sécurité et l’efficacité de ces vaccins, ainsi que les raisons pour lesquelles ils sont proposés aux jeunes adolescentes.
Pourquoi le vaccin est-il administré aux jeunes adolescentes plutôt qu’à l’âge adulte ?
Le VPH se transmet principalement par contact sexuel, même si une transmission non sexuelle peut parfois survenir.
Le virus est très contagieux : la majorité des personnes sont infectées avant d’atteindre la quarantaine, avec un pic d’infections observé dans les années qui suivent le début de la vie sexuelle.
L’infection par le VPH ne concerne pas uniquement les personnes ayant eu plusieurs partenaires sexuels : il suffit d’un seul. Des études ont même montré que certaines personnes vierges peuvent être infectées par le VPH.
Le VPH provoque le cancer en intégrant son code génétique à celui des cellules du col de l’utérus et en perturbant leur fonctionnement. Le vaccin est le plus efficace lorsqu’il est administré avant toute exposition au virus : selon des études, la vaccination des filles âgées de 9 à 14 ans offre le meilleur bénéfice biologique et de santé publique.
Si l’on attend l’âge adulte, les personnes peuvent déjà avoir été exposées au VPH, et le vaccin ne les protégera pas contre les souches du virus qu’elles ont déjà contractées.
Des études immunologiques montrent également que les jeunes adolescentes développent une réponse immunitaire plus forte au vaccin contre le VPH que les groupes plus âgés. Bien que la vaccination reste bénéfique chez les adolescentes plus âgées et les jeunes adultes, son efficacité est légèrement inférieure à celle observée chez les plus jeunes.
Pourquoi le vaccin contre le VPH est-il proposé aux adolescentes et non aux garçons ?
Certains pays proposent le vaccin contre le VPH à la fois aux filles et aux garçons, car ce virus provoque également une proportion importante de cancers de l’anus, de la vulve, du pénis, ainsi que des cancers de la tête et du cou, chez les hommes comme chez les femmes. Cependant, le VPH étant la principale cause du cancer du col de l’utérus — un cancer qui ne touche que les femmes, et qui reste à la fois très fréquent et très meurtrier — la priorité est généralement donnée aux filles.
Selon des modélisations menées dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, cibler la vaccination sur les filles âgées de 15 à 20 ans est beaucoup plus efficace que de vacciner les garçons ou les jeunes femmes plus âgées, surtout dans les contextes où les ressources sont limitées. Vacciner les garçons ou les femmes de 18 ans et plus nécessite davantage de doses pour prévenir le même nombre de cas de cancer, et s’avère moins rentable.
Cette approche est reflétée dans le dernier rapport de position de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur les vaccins contre le VPH, qui recommande de donner la priorité à la vaccination des filles âgées de 9 à 14 ans. L’OMS souligne que cette stratégie contribue également à réduire le risque d’infection chez les garçons.
La vaccination des adolescentes plus âgées, des femmes, des garçons et des hommes adultes « n’est recommandée que si cela est faisable et abordable, et à condition que cela ne détourne pas de ressources destinées à la vaccination des filles ou aux programmes efficaces de dépistage du cancer du col de l’utérus », précise l’OMS.
Le vaccin contre le VPH est-il sûr ?
Plus de 200 millions de doses de vaccin contre le VPH ont été administrées dans le monde depuis son introduction, il y a plus de 15 ans, et sa sécurité continue d’être surveillée à travers des systèmes nationaux et internationaux.
D’après une revue systématique et méta-analyse publiée en 2025, qui a combiné les données de 11 essais cliniques randomisés, aucune différence significative n’a été observée entre les personnes vaccinées et celles ayant reçu un placebo concernant les effets indésirables graves, les réactions gastro-intestinales ou cutanées, les maux de tête ou la fièvre.
En revanche, les personnes vaccinées ont plus souvent ressenti des réactions locales, telles qu’une douleur, un gonflement ou une rougeur au point d’injection, ainsi que de la fatigue ou des courbatures après la vaccination. Ces réactions, bien qu’inconfortables, ne présentent pas de danger : elles traduisent simplement la réponse normale du système immunitaire au vaccin.
Selon les auteurs de l’étude, le profil de sécurité global des vaccins contre le VPH est « favorable », reflétant « le même type de réactions indésirables que pour les autres vaccins ».
Quelle est l’efficacité du vaccin contre le VPH ?
Les chercheurs du Vaccine Impact Modelling Consortium estiment que pour 1 000 enfants vaccinés contre le VPH, environ 17,4 décès sont évités. Le vaccin est le plus efficace lorsqu’il est administré en une ou deux doses aux filles âgées de 9 à 14 ans.
Des études récentes menées dans des pays comme le Royaume-Uni, le Danemark et les États-Unis, qui ont introduit la vaccination il y a plus de dix ans, apportent de nouvelles preuves concrètes de son efficacité : les infections à VPH et les taux de cancer du col de l’utérus ont chuté de manière spectaculaire dans les groupes vaccinés.
Par exemple, selon une étude publiée en juillet 2025 dans la revue Eurosurveillance, le Danemark a pratiquement éliminé les infections dues aux deux principales souches de VPH responsables de cancers depuis l’introduction du vaccin en 2008. Le vaccin a également réduit la circulation de ces types de VPH dans la population générale, au point que même les femmes non vaccinées sont désormais moins susceptibles d’être infectées.
Les décès liés au cancer du col de l’utérus sont eux aussi en forte baisse. Aux États-Unis, les chercheurs ont observé une diminution de 62 % des décès dus à ce cancer au cours de la dernière décennie, la vaccination contre le VPH étant considérée comme la principale explication.
Pour aller plus loin
La vaccination des adolescentes contre le VPH favorise-t-elle la promiscuité ?
De nombreuses études scientifiques ont examiné si la vaccination des adolescentes contre le VPH influençait leur comportement sexuel, et les données montrent que ce n’est pas le cas.
Selon une revue systématique publiée en 2016 dans la revue Human Vaccines & Immunotherapeutics, qui a analysé les résultats de 20 études portant au total sur plus de 500 000 participants, les adolescentes vaccinées ne commencent pas leur vie sexuelle plus tôt, n’ont pas plus de partenaires ni de comportements à risque que celles qui ne sont pas vaccinées. Certaines études ont même montré que les femmes vaccinées avaient en moyenne moins de partenaires sexuels que les femmes non vaccinées.
Le vaccin contre le VPH concerne la protection et la prévention, pas le comportement. Même une personne qui n’a qu’un seul partenaire au cours de sa vie peut être infectée par le VPH et développer un cancer évitable. La vaccination réduit considérablement ce risque.