Pneumonie : un guide VaccinesWork

Cette semaine, VaccinesWork braque les projecteurs sur la pneumonie, qui emporte chaque année plus de 700 000 jeunes enfants. Suivez-nous pour découvrir comment les vaccins permettent de transformer la prévention en une réalité plutôt qu'en une simple possibilité.

  • 12 novembre 2024
  • 4 min de lecture
  • par Maya Prabhu ,   James Fulker
Une agente de santé mène une session de sensibilisation sur la pneumonie à Islamabad, au Pakistan. Crédit : Gavi/2023/Asad Zaidi
Une agente de santé mène une session de sensibilisation sur la pneumonie à Islamabad, au Pakistan. Crédit : Gavi/2023/Asad Zaidi
 

 

Un agent pathogène – prenons par exemple Streptococcus pneumoniae, la bactérie la plus souvent en cause – entre par les voies respiratoires. Rien d’inhabituel, cela arrive fréquemment.

Mais ici, le système immunitaire est encore immature (notre patiente imaginaire est une petite fille), et ses défenses respiratoires n’identifient pas la menace à temps.

L’infection se propage jusqu’aux poumons, une zone beaucoup moins habituée aux envahisseurs viraux et bactériens que le nez et la gorge. Là, les bactéries et la réponse immunitaire du corps commencent à faire des ravages.

La réaction immunitaire déclenche une inflammation. Les alvéoles pulmonaires – qui, normalement, permettent l’échange d’oxygène et de dioxyde de carbone – se remplissent de liquide, en fait de pus. Les poumons ne fonctionnent plus correctement.

La patiente tousse, crachant un mucus épais et coloré. Elle ne peut plus respirer profondément et commence à prendre de petites gorgées d'air. Le dioxyde de carbone s'accumule. Sa respiration s'accélère, mais elle ne reçoit pas assez d'oxygène. Ses ongles et ses lèvres deviennent bleus.

Si on l’amène rapidement à l'hôpital, les médecins peuvent lui donner de l'oxygène et des antibiotiques pour l’aider à combattre l'infection. La pneumonie peut alors ne pas devenir mortelle.

Pourtant, chaque année, 740 000 enfants de moins de cinq ans meurent de pneumonie, représentant un effrayant 14 % de tous les décès dans cette tranche d’âge et 22 % des décès chez les enfants de un à cinq ans.

Rendre les soins médicaux de qualité accessibles à tous les enfants changerait ces chiffres de façon radicale. Et souvent, une intervention bien plus simple peut éviter la menace de la pneumonie avant même qu'elle ne s'installe.

Les vaccins ont déjà sauvé un nombre immense de vies. Prenons le vaccin conjugué antipneumococcique (PCV), dont l’impact est colossal, car il protège contre Streptococcus pneumoniae.

Grâce à Gavi, 438 millions d’enfants dans 64 pays ont reçu le PCV entre 2009 et fin 2023, ce qui a permis d’éviter environ 1,2 million de décès. Et Gavi continue d’étendre son action : en 2024-2025, le Tchad, la Somalie et le Soudan du Sud introduiront le PCV dans leurs programmes de vaccination de routine avec l'aide de Gavi, ce qui devrait protéger un million d'enfants supplémentaires et prévenir 10 000 décès.

Le PCV n’est pas notre seule arme dans cette lutte, car diverses infections peuvent déclencher une pneumonie. Les vaccins contre Haemophilus influenzae de type b (Hib) – souvent administrés dans le cadre du vaccin pentavalent (cinq en un) ou hexavalent (six en un) – protègent contre une bactérie qui causait autrefois 299 000 décès d'enfants chaque année avant la création de Gavi.

D'autres vaccins agissent contre les virus qui ouvrent la porte aux pneumonies bactériennes – la rougeole, par exemple, tue souvent en affaiblissant le système immunitaire et en permettant à d'autres agents pathogènes de s’installer. Les pneumonies bactériennes sont une cause fréquente de décès liés à la rougeole, et les vaccins contre la rougeole auraient permis de prévenir, selon les estimations, 57 millions de décès entre 2000 et 2022.

Peut-on mettre un prix là-dessus ? Oui, en fait.

Prenons de nouveau le PCV comme exemple. Gavi a investi 1,47 milliard de dollars dans son programme de vaccination antipneumococcique entre 2021 et 2025 – un investissement qui a sauvé non seulement des vies, mais aussi environ 33,4 milliards de dollars en frais médicaux évités.

Pour les cinq prochaines années, Gavi prévoit de dépenser 1 milliard de dollars – avec un investissement croissant des pays soutenus par Gavi – dans son programme PCV. Mais ce financement dépend du succès de la campagne actuelle de Gavi pour mobiliser des ressources, qui vise 9 milliards de dollars pour financer l’ensemble de ses programmes de vaccination jusqu'en 2030. En savoir plus ici.

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- La rédaction

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