Une journée dans la vie d'un agent de santé communautaire

Au Burundi, les femmes agents de santé communautaires (ASC) apportent une contribution majeure à la promotion de la santé de la population à travers des sensibilisations sur, entre autres, l’importance des vaccins pour les enfants. Nous sommes allés à la rencontre d’une ASC pour suivre sa journée.

  • 13 septembre 2022
  • 4 min de lecture
  • par Diane Ndonse
Modeste Nahimana est agent de santé communautaire à Bujumbura. Crédit : Diane Ndonse
Modeste Nahimana est agent de santé communautaire à Bujumbura. Crédit : Diane Ndonse
 

 

Nous sommes à la fin du mois d’août. C’est vers 12 heures que nous arrivons au cœur de la colline Nyamaboko, zone Kiyenzi, commune Kanyosha dans la province de Bujumbura (Rural). Modeste Nahimana, agent de santé communautaire sur la colline Nyamaboko, commence sa journée. Elle est encore dans ses champs avec son enfant.

A ce moment de l’année, les agriculteurs burundais se préparent pour les semis de la saison culturale 2023 qui approche à grands pas. Les premières gouttes de pluie commencent à tomber. Modeste Nahimana termine vite les travaux champêtres. Il faut aller préparer de quoi se mettre sous la dent.

Les agents de santé communautaire aident à transformer les comportements des parents qui restent réticents à la vaccination.

L’après-midi, c’est le moment d’une autre activité tout aussi importante : sillonner les ménages de la communauté pour sensibiliser sur la promotion de la santé des enfants et surtout l’importance des vaccins.

Une fois par semaine

L’ACS Nahimana explique qu’au moins une journée dans la semaine est réservée aux sensibilisations. Cinq ménages sont en moyenne visités pendant 15 à 20 minutes chacun. Aujourd’hui, elle débute ses visites à 14 heures.

Sur la sous-colline Sagamba, elle passe dans le ménage d’Assoumpta Ntunzwenimana, mère cinq enfants dont une fillette de 9 mois. Mme Ntunzwenimana est en train de nettoyer des légumes verts appelés lengalenga pour la ration du soir. Ses enfants sont tous sur place.

Modeste Nahimana
Modeste Nahimana vérifie le carnet de vaccination d'un enfant. Crédit : Diane Ndonse

Nahimana demande d’abord l’âge des enfants et si tous ont bénéficié des vaccins prévus. Pour le vérifier, elle demande toujours le carnet de fiches de vaccination délivré par les structures de santé : cela permet de voir le nombre de vaccins que l’enfant a déjà reçu, à quelles périodes et combien il lui en reste. Elle demande aussi aux parents s’ils connaissent l’importance des vaccins pour leurs enfants.

Ce qui est évident, c’est que certains parents sont hésitants. C’est le cas de Clémentine Uwimana, mère de deux enfants. Avec un sourire gêné, elle dit : « je ne sais pas contre quoi ils ont été vaccinés, mais je n’ai jamais manqué au rendez-vous des vaccins, mes enfants ont eu toutes les doses qu’il faut ».

C’est alors que l’ASC Nahimana rappelle l’importance des vaccins.

Quels vaccins chaque enfant doit-il recevoir ?

« Un enfant doit recevoir obligatoirement des vaccins juste après sa naissance, à un mois et demi, à deux mois et demi, à 3 mois et demi, à 9 mois et à une année et demi », explique Modeste Nahimana. Des campagnes de vaccination sont occasionnellement organisées pour les jeunes et des femmes enceintes. Ces vaccins permettent de se protéger contre les maladies telles que la poliomyélite, le tétanos, la rougeole, l’hépatite...

Malheureusement, certains parents ignorent ou oublient d’aller faire vacciner leurs enfants. Dans ce cas, on leur exige d’y aller pour un rattrapage et de toujours consulter les carnets de fiches de vaccination.

C’est vers 17 heures que Mme Nahimana clôture ses visites. « Je dois retourner chez moi à la maison pour continuer mes activités, et surtout de préparer le repas du soir ».

Les bénéficiaires louent les services des ASC

Clémentine Uwimana affirme qu’elle ignorait auparavant l’importance des vaccins pour les enfants, et assure qu’elle suivra assidument le calendrier de vaccination. Jeanine Nteziryayo, chef adjointe de la colline Nyamaboko, salue le travail abattu par les ASC. « Leurs interventions sont louables. Elles donnent des informations primordiales. L’exemple typique, c’est lors des campagnes de vaccination. Ces femmes en collaboration avec les administratifs font passer des communiqués sur le calendrier des vaccinations dans des églises, les écoles, etc. ».

Elles aident à transformer les comportements des parents qui restent réticents à la vaccination.