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Les agences de santé mondiales présentent un plan de soutien à la riposte du gouvernement Ougandais à l'épidémie de maladie à virus Ebola

Le 3 novembre 2022 – Signalée par l’Ouganda le 20 septembre 2022, l’épidémie de maladie à virus Ebola s'est étendue à sept districts. Partie initialement du district central de Mubende, son épicentre, elle s’est propagée dans les districts de Kassanda, Kyegegwa, Bunyangabu et Kagadi, pour atteindre ensuite la capitale Kampala et Wakiso. Le gouvernement a tenté de contrôler l’épidémie en activant le système de gestion des incidents. À l’appui des efforts du ministère de la Santé, la CEPI, Gavi et l'OMS ont défini un plan visant à accélérer la recherche pendant l'épidémie, à garantir l'accès à des doses expérimentales de vaccin et à faciliter par la suite le déploiement et l'accès aux vaccins qui auront été homologués.
La vaccination constitue généralement l'une des principales interventions en riposte à ces épidémies. Mais cette dernière est causée par la souche Soudan du virus Ebola, contre lequel il n’existe aucun vaccin (ni traitement) homologué. Il existe en revanche plusieurs vaccins candidats qui devraient pouvoir être testés au cours de l’épidémie dans le cadre d'un essai clinique.
En plaçant la recherche au cœur de la réponse à l'épidémie, nous pouvons atteindre un double objectif : évaluer les vaccins candidats qui pourraient s’avérer efficaces tout en contribuant à mettre fin à cette épidémie, et protéger à l'avenir les populations à risque.
C’est l'Institut de pneumologie de l'université Makerere qui a été désigné par le ministère de la Santé pour mener les essais cliniques sur les vaccins et les traitements. L'essai concernant les vaccins candidats contre le virus Ebola Soudan est coparrainé par le ministère ougandais de la Santé et par l'OMS, et bénéficie du soutien de différents partenaires. Il sera mené sous la direction d’un investigateur principal appartenant à l'Institut de pneumologie.
L'OMS, la CEPI et Gavi sont chargées d’assurer l’approvisionnement en vaccins pour l’essai et au-delà, l’objectif de l’essai étant d’établir l'efficacité des vaccins candidats dans différentes populations, en espérant disposer de suffisamment de doses. Les vaccins candidats qui seront mis à disposition sont développés par l'Université d'Oxford avec le Serum Institute of India, par le Sabin Vaccine Institute avec le soutien des institutions gouvernementales américaines (Biomedical Advanced Research and Development Authority ou BARDA et National Institutes of Health - NIH) et GSK, ainsi que l'International AIDS Vaccine Initiative (IAVI) avec MSD.
D’autres organisations se sont également engagées à soutenir globalement la riposte, notamment les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), l'UNICEF, des ONG, des donateurs et des organismes de réglementation, dont le Forum africain de réglementation des vaccins (AVAREF).
Les organisations se sont mobilisées autour des objectifs suivants, sachant qu’ils peuvent être réajustés en fonction de l’évolution de l’épidémie.
Les signataires s'engagent à suivre les principes suivants:
Les mesures prises par le ministère ougandais de la Santé et ses partenaires s'appuient sur les collaborations antérieures et sur l’expérience acquise lors de la riposte aux épidémies de maladie à virus Ebola Zaïre (un autre type de virus Ebola), sur les enseignements tirés de COVAX et sur le travail effectué pour la mise en place d’autres stocks de vaccins.
Un engagement visant à assurer la disponibilité des doses des vaccins candidats pour les essais cliniques et au-delà. En 2014, le Conseil d'administration de Gavi a décidé d’affecter un financement destiné à accélérer l’accès aux vaccins contre le virus Ebola : ce financement permettra notamment d’acheter et distribuer les vaccins après leur homologation et d’aider les pays affectés à se rétablir. Gavi a, par la suite, signé avec Merck un contrat d'achat anticipé (APC), qui garantit la mise à disposition en permanence de 300 000 doses du vaccin expérimental dans l’attente de son homologation et de sa recommandation par l’OMS.
L’intégration de la recherche clinique dans la riposte aux épidémies. Aux côtés du ministère guinéen de la Santé, l'OMS s’était investie dans la vaste coalition regroupant différents pays et partenaires pour évaluer des vaccins candidats lors de l’épidémie de maladie à virus Ebola Zaïre qui avait frappé l’Afrique de l'Ouest. En 2014, un consortium mondial dirigé par l'OMS avait rapidement lancé des essais de phase 1 (sous la dénomination de VEBCON) puis un essai clinique randomisé de phase 3, mené en Guinée sous la direction du ministère de la Santé et de l'OMS (essai intitulé Ebola ça suffit). Cette étude, à laquelle ont participé plusieurs autres partenaires, a montré l'efficacité du vaccin rVSV- ZEBOV contre le virus Ebola Zaïre. D'autres essais cliniques portant sur plusieurs autres vaccins ont été menés en 2015 par les ministères de la Santé du Libéria et de la Sierra Leone, avec notamment le soutien des National Institutes of Health et des Centers for Disease Control américains, et de la London School of Hygiene and Public Health. Cette épidémie de maladie à virus Ebola qui a frappé l’Afrique de l'Ouest a accéléré l'établissement, par l'Assemblée mondiale de la Santé de 2015, du plan directeur de l’OMS en matière de R&D lors des épidémies, puis la création de la CEPI en 2016.
Le déploiement des vaccins non homologués, mais dont l'efficacité est reconnue, pour riposter aux épidémies. Alors qu’il n’avait pas encore été homologué mais que son efficacité avait été prouvée, le vaccin a été déployé avec succès en riposte aux épidémies de maladie à virus Ebola survenues entre 2016 et 2021, la vaccination s’effectuant sous la responsabilité des ministères de la Santé des pays concernés et avec le soutien de différents partenaires, en tête desquels l'OMS, Gavi, et l'UNICEF. Lors de toutes les épidémies survenues depuis 2016, les ministères de la Santé, l'OMS et leurs partenaires ont pu recueillir des preuves supplémentaires de l'efficacité du vaccin Ebola rVSV-ZEBOV. Lors des épidémies survenues entre 2018-2020 dans les provinces de l'Équateur, du Nord-Kivu et de l'Ituri en République démocratique du Congo, et malgré les difficultés rencontrées, plus de 320 000 personnes à risque (contacts, contacts de contacts, personnel de santé et agents de première ligne) ont bénéficié ce vaccin sûr et efficace.
La mise en place d’un mécanisme visant à garantir la disponibilité et l'accès aux vaccins après leur homologation. En 2019, le Conseil d'administration de Gavi avait décidé de financer la création d'un stock mondial de vaccins contre le virus Ebola, administré via le mécanisme du GIC. Ce stock a été constitué initialement avec des doses de vaccin expérimental, puis avec les vaccins homologués contre le virus Ebola Zaïre, avec la possibilité d’y inclure par la suite d'autres vaccins contre le virus Ebola, en fonction de leur disponibilité et des recommandations de l'OMS. Les vaccins homologués provenant du stock ont déjà servi à combattre les épidémies, de moindre ampleur, qui ont surgi en République démocratique du Congo et en Guinée.
Une collaboration mondiale à tous les niveaux, pour promouvoir un accès équitable aux vaccins, à l'appui des stratégies et des besoins des pays. Les enseignements tirés de la riposte à la COVID-19, notamment en ce qui concerne la mise en place de l'accélérateur d'accès aux outils COVID-19 (ACT) et de COVAX, le pilier Vaccins de l’Accélérateur ACT, s’avèrent particulièrement importants, non seulement dans le cas d’Ebola, mais de façon générale : la collaboration à l’échelle planétaire est essentielle pour la R&D, la production et la distribution des vaccins, de même que pour la mobilisation des pays et des communautés.
Bureau de presse de la CEPI
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Meg Sharafudeen, Gavi
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