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Les pays à faible revenu consacrent un montant record de 250 millions de dollars US à la vaccination

Genève, le 20 mai 2025 – Dans le cadre d’une démonstration puissante de l’engagement en faveur de l’appropriation de la vaccination par les pays, de nouvelles données publiées aujourd’hui révèlent que les pays à faible revenu soutenus par Gavi, l’Alliance du Vaccin, ont collectivement contribué à hauteur de près de 255 millions de dollars US à leurs propres programmes de vaccination en 2024, soit une augmentation de 19 % par rapport à 2023. En outre, 84 % de ce financement provient de sources nationales, contre 79 % en 2023, ce qui souligne la priorité croissante accordée à la vaccination dans les budgets nationaux, ainsi que l’engagement des pays à mettre en place des systèmes de vaccination « autonomes » qui ne nécessitent plus le soutien de Gavi.
En dépit des pressions politiques et économiques, 100 % des pays ont respecté leurs obligations en matière de cofinancement en 2024, à l’exception de ceux qui ont bénéficié d’une dérogation en raison de crises humanitaires. Il s’agit notamment de pays confrontés à des défis importants – la République centrafricaine, Haïti, le Mali et le Tchad – qui ont continué à donner la priorité aux investissements dans la vaccination. À l’avenir, le cofinancement total par les pays soutenus par Gavi devrait augmenter de 22 % pour atteindre plus de 300 millions de dollars US en 2025. Au cours de la prochaine période stratégique de Gavi (2026–2030), les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire devraient contribuer à hauteur de quatre milliards de dollars aux coûts des programmes de vaccination mis en place avec le soutien de Gavi, ce qui représente près de la moitié du total des coûts, dont deux milliards de dollars US pour des vaccins qui seront entièrement financés par les pays à revenu intermédiaire.
Ces nouvelles données ont été publiées lors d’un événement qui s’est tenu en parallèle de l’Assemblée mondiale de la Santé intitulé « Investir dans l’appropriation : maintenir la vaccination pour les générations futures », organisé conjointement par Gavi et le gouvernement de Côte d’Ivoire, et auquel ont participé les ministres de la Santé et des représentants de haut niveau de 16 pays soutenus par Gavi*. La Côte d’Ivoire a été un ardent défenseur du financement pérenne de la vaccination sur le continent africain. Pierre Dimba, ministre de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture sanitaire universelle de Côte d’Ivoire, a réagi en ces termes : « En matière de vaccination, le modèle de Gavi est unique en ce sens qu’il aide des pays comme le nôtre à évoluer vers une plus grande autonomie malgré le retrait progressif de son soutien. Nous sommes déterminés à soutenir d’autres pays qui s’engagent sur la même voie. »
Une politique de cofinancement se trouve au cœur même de la collaboration de Gavi avec les pays qui bénéficient de son soutien, et elle les encourage à investir dans leurs propres programmes de vaccination en finançant une partie des doses nécessaires. Cette contribution, qui augmente avec la croissance économique des pays, aide les gouvernements à accroître les budgets alloués à la vaccination en s’appuyant sur les allocations existantes au fil du temps, ce qui permet de réduire progressivement la dépendance à l’égard du soutien de Gavi. L’objectif final vise à un autofinancement pérenne des programmes de vaccination. À ce jour, 19 pays ont cessé de bénéficier du soutien de Gavi et certains d’entre eux, à l’image de l’Inde et de l’Indonésie, sont même devenus des donateurs.
« « En tant qu’ancien pays mettant en œuvre les programmes de Gavi, l’Indonésie a été le témoin direct de l’impact transformateur de l’approche centrée sur les pays de Gavi pour mettre en place des systèmes de santé pérennes. L’engagement pris aujourd’hui par les pays de financer un jour leur propre vaccination témoigne de la volonté de soutenir durablement la fourniture de vaccins, non seulement en termes de santé, mais aussi de croissance économique et de développement. L’Indonésie est désormais un donateur de Gavi et nous nous engageons à notre tour à soutenir son succès continu, qui contribue à la sécurité des Indonésiens à un moment où les maladies infectieuses sont en augmentation », a déclaré Budi Gunadi Sadikin, ministre indonésien de la Santé.
Si les contributions nationales sont essentielles pour assurer la pérennité à long terme, Gavi reste attentive aux défis propres à chaque pays dans un paysage de plus en plus complexe – et à la nécessité de faire preuve de souplesse dans son soutien. En conséquence, six pays ont bénéficié de dérogations de cofinancement en 2024 en raison d’urgences humanitaires. Ces dérogations ne représentent que 3,3 % du cofinancement total en 2024 – contre 3,8 % en 2023 – ce qui souligne la capacité de la plupart des pays à maintenir leurs engagements.
« L’accent mis par le modèle de Gavi sur la pérennité et l’appropriation par les pays est résolument sans précédent », a déclaré la Dre Sania Nishtar, Directrice exécutive de Gavi, l’Alliance du Vaccin. « Cela est mis en évidence par les montants records que les pays à faible revenu consacrent, à partir de leurs ressources nationales, à leurs propres programmes de vaccination, ainsi que par leur engagement à suivre les traces des pays qui ont cessé progressivement de bénéficier du soutien de Gavi. Dans un monde interconnecté, la vaccination, où qu’elle ait lieu, est un investissement dans la protection des personnes partout dans le monde, et nous remercions les pays soutenus par Gavi et les donateurs de Gavi pour leur contribution à notre santé et à notre sécurité collectives. »
À l’heure actuelle, Gavi s’efforce de collecter au moins neuf milliards de dollars US auprès des donateurs pour soutenir sa stratégie la plus ambitieuse : protéger un plus grand nombre de personnes contre un plus grand nombre de maladies, et ce, plus rapidement que jamais. Au cours de cette nouvelle période stratégique (2026–2030), Gavi réalisera également ses plus gros investissements afin de protéger le monde contre la menace des maladies infectieuses – par le biais de stocks mondiaux de vaccins, d’instruments prêts à faire face à une pandémie, et de la prévention et de la riposte aux épidémies.
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