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N’Djaména, 25 octobre 2024  Le Tchad introduit aujourd'hui trois nouveaux vaccins vitaux dans son programme élargi de vaccination. Il s’agit des vaccins contre le paludisme, les infections à pneumocoque et les diarrhées à rotavirus, faisant du Tchad l’un des premiers pays à introduire trois vaccins à la fois. Ces introductions sont mises en œuvre par le ministère de la Santé avec le soutien de Gavi, l’Alliance du Vaccin, de l’UNICEF et de l’OMS.

Le paludisme, les infections à pneumocoques et la diarrhée à rotavirus comptent parmi les principales causes de mortalité infantile non seulement au Tchad, mais aussi dans toute l'Afrique.

Ces vaccins ajoutent un nouvel outil puissant dans l’arsenal de santé publique pour lutter contre ces maladies qui ravagent les communautés tchadiennes depuis bien trop longtemps.

Le déploiement de ces vaccins se fera au niveau national pour les vaccins contre les pneumonies et les diarrhées, et en plusieurs phases pour le vaccin antipaludique, avec un lancement initial dans 28 districts sanitaires.

Pour le vaccin antipaludique, ce processus est stratégique pour assurer une couverture vaccinale optimale dans les zones les plus touchées et garantir un impact rapide et significatif.

Impact des vaccins contre le paludisme, le PCV et le rotavirus

Le Tchad est le 14ème pays d’Afrique à introduire le vaccin contre le paludisme dans le programme national de vaccination, conformément au Programme pour la vaccination à l’horizon 2030.

En intégrant ces vaccins innovants dans ses stratégies de prévention, le Tchad fait un pas de géant vers l’atteinte de l’objectif ambitieux fixé par l’OMS d’une réduction de 90% de la mortalité liée au paludisme d’ici 2030.

« Le vaccin est un outil supplémentaire pour la lutte contre le paludisme. Il a été choisi par le pays sur la base de sa préqualification, assurant une garantie de qualité, d'efficacité et de sûreté pour son intégration dans le programme de vaccination », a déclaré le Dr Abdelmadjid Abderahim, Ministre de la santé Publique. Le vaccin contre le paludisme ciblera spécifiquement tous les enfants âgés de 6 à23 mois.

« J'ai choisi de vacciner mon enfant parce que j'ai vu à quel point le paludisme peut être dangereux. Je m'engage à faire en sorte que mon enfant reçoive les quatre doses du vaccin et je prendrai d'autres mesures, par exemple en m'assurant qu'elle dorme sous une moustiquaire imprégnée », a déclaré Mariam Aboubakar, dont la fille a été la première à recevoir le vaccin contre le paludisme.

En introduisant le PCV dans le programme national de vaccination, le Tchad cherche à protéger les enfants contre les infections à pneumocoque, un agent pathogène redoutable responsable de maladies graves telles que la pneumonie, la méningite et la septicémie.

Ces infections représentent l'une des principales causes de mortalité infantile au Tchad et dans le monde entier, en particulier chez les enfants de moins de cinq ans.

C'est dans ce contexte que l'introduction du vaccin pneumococcique conjugué (PCV) dans la vaccination de routine au Tchad revêt une importance capitale. Ce vaccin s’est avéré efficace pour réduire l’incidence de la pneumonie bactérienne et de la méningite. L’introduction du vaccin anti-PCV devrait permettre d’éviter jusqu’à 5 000 décès par an.

Les pays qui ont déjà intégré le PCV dans leurs programmes de vaccination ont observé une réduction significative de la mortalité infantile, démontrant ainsi l'efficacité de cette intervention pour prévenir les maladies respiratoires graves chez les enfants. Ce succès laisse entrevoir des bénéfices similaires pour le Tchad, où ce vaccin contribuera à protéger des milliers d'enfants contre ces maladies potentiellement mortelles.

Outre les infections respiratoires, les diarrhées sont également une autre cause majeure de mortalité infantile. Les diarrhées sévères, souvent causées par le rotavirus, entraînent des déshydratations aiguës qui, si elles ne sont pas traitées rapidement, peuvent être fatales. Avant l'introduction des vaccins contre le rotavirus, environ 40 % des hospitalisations pour diarrhée sévère chez les jeunes enfants étaient attribuées à ce virus dans la région.

Chaque année, il est estimé que plus de 200 000 enfants de moins de cinq ans en Afrique meurent des suites de diarrhées, dont une grande partie est due au rotavirus, un chiffre qui met en lumière l'urgence d'une intervention vaccinale.

En réponse à cette menace, de nombreux pays ont déjà introduit le vaccin contre le rotavirus dans leurs programmes de vaccination et les résultats sont encourageants. Les données disponibles montrent une réduction significative des cas de diarrhées graves, avec une baisse allant de 30 % à 50 % dans certains pays.

Cette réduction permet non seulement de sauver des vies, mais contribue également à désengorger les hôpitaux, soulageant ainsi les systèmes de santé déjà surchargés.

En intégrant le vaccin contre le rotavirus dans son programme national de vaccination, le Tchad prend une mesure cruciale pour protéger ses enfants contre ces maladies potentiellement mortelles.

Partenariat pour la préparation et la mise en œuvre

Pour préparer cette introduction, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), Gavi l’Alliance du Vaccin, le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), la Fondation Bill et Melinda Gates (BMGF) et d’autres partenaires ont travaillé en étroite collaboration avec les autorités sanitaires nationales pour renforcer les principales mesures et stratégies d’introduction des vaccins.

Pour que l'introduction d'un vaccin soit efficace, il est essentiel que les pays mettent en place des dispositifs complets comprenant l'adoption d'une politique et des directives  nationales en matière de vaccination, l'élaboration d'un plan de déploiement opérationnel, la formation du personnel de santé, l'investissement dans les infrastructures, les capacités techniques, le stockage des vaccins, l'engagement communautaire et la génération d'une demande, ainsi que la supervision formative, le suivi et l'évaluation du processus afin de garantir la disponibilité des vaccins pour tous.

« Le lancement du vaccin contre le paludisme marque une étape importante dans la prévention et la lutte contre cette maladie, notamment en protégeant les enfants contre une maladie grave et le décès. Nous nous engageons à soutenir les autorités sanitaires nationales pour assurer un déploiement efficace du vaccin antipaludique ainsi que l'intensification des autres mesures de lutte contre le paludisme », a déclaré Dr Blanche Anyala Représentante de l'OMS au Tchad.

Thabani Maphosa, directeur général de l'implémentation des programmes pays de Gavi, a déclaré à propos de cette initiative : « Préparer l’introduction simultanée de trois vaccins n’est pas une tâche simple, et nous félicitons le ministère de la Santé, le gouvernement tchadien, les agents de santé et les agents communautaires de première ligne, ainsi que tous les partenaires pour leur engagement ferme en faveur de la santé infantile, démontré par cet effort pionnier. Sur tout le continent africain, nous avons pu constater l’impact transformateur que l’introduction de ces trois vaccins peut avoir sur la santé et le développement, les familles, les communautés et les systèmes de santé. Gavi reste déterminée à travailler avec notre Alliance et ses partenaires pour soutenir la vision d’un avenir plus sain et plus prospère pour le Tchad. »

Ces trois vaccins, conjugués aux efforts déjà en place, marquent un pas décisif vers la réduction de la mortalité infantile au Tchad. En combinant prévention, soins appropriés et vaccination, le pays se positionne pour relever les défis de santé publique qui ont trop longtemps pesé sur les communautés les plus vulnérables. Les efforts conjoints du ministère de la Santé, de Gavi, de l’UNICEF, de l’OMS et d’autres partenaires de la santé démontrent l’engagement commun à intégrer ces vaccins vitaux dans le programme national de vaccination.


Contacts Presse

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